Karim Kharbouch, alias French Montana, 34 ans, est un enfant de Casablanca ayant émigré aux Etats-Unis à l'âge de 13 ans avec ses parents. Vivant dans le quartier du Bronx à son arrivée, il ne parlait qu'arabe et français. D'où les sobriquets de «Youg French» et «French Montana» qui deviendront plus tard ses noms de scène. Il apprendra l'anglais au lycée et dans la rue. Celle de la culture hip-hop urbaine. Celle pionnière de New York. Celle de la «East-Coast», par opposition à la «West-Coast». Celle de Sugar Hill Gang, Notorious B.I.G., Fat Joe, Talib Kweli ou encore d'Afrika Bambaataa. Pour ne citer que celles-là. Il est connu par ses battles et ses mix-tapes dans sa jeunesse dans le Bronx. Il a travaillé avec le gotha du rap et R'n'B, tels que P. Diddy, Akon, Drake, Rick Ross, Wiz Khalifa, Lil Wayne, Nicki Minaj, Snoop Dogg, Scarface et Ne-Yo. Samedi soir, French Montana était dans la place. Un peu en retard, à 23h. Il venait tout juste d'atterrir. D'ailleurs, il s'en excusera. Mais les fans ont attendu avec patience. Tout de noir vêtu, filet de barbe, tatouage au cou, encagoulé dans un turban en lamé doré -ce qui lui donnera un look énigmatique-, arborant la «rap attitude» avec tout l'attirail clinquant des bijoux, il annonce d'emblée : «Salam, il ya parmi vous des gens de Casablanca, Rabat ou des ‘‘aroubiyas'' (ceux des environs, du milieu rural) ? J'aime ma famile. Nous allons passer une soirée que vous n'avez jamais vue ou assistée. It's time to party :!» (c'est le moment de célébrer cela». Hommage à Cheb hasni Et cet hôte, French Montana, accompagné de quatre danseuses en costume traditionnel, esquissant une chorégraphie contemporaine, conviera son public à faire la fête en sautant et dansant sur No Limit Remix, Pop That, Ain't Worried About Nothin, Unforgettable, un grand succès, Pop That, A Lie, No Shopping, Work (Remix), et bien sûr, Famous, dont le clip vidéo a été tourné sur les hauteurs de Chefchaouen et qui est dédié à titre posthume à sa grand-mère, El Hachemi El El Aloui Lala Kbira Bent Moulay El Madani (1932-1988). Et pour finir, il bouclera son show en fredonnant sur la voix de Cheb Hasni et accompagnant le tube Baïda Mon Amour. Le public, bien que French Montana ait quitté la scène, continuera, mot pour mot, à chanter haut et fort Baïda Mon Amour. Ils étaient des dizaines de milliers à le faire en a cappella. Autre temps fort de la soirée, les prestations des Libanais Marwan Khoury et Saâd Ramadan ont marqué les esprits ! Chanteur, compositeur et arrangeur de renom, Marwan Khoury a produit de nombreux titres pour des artistes tels que Magda El Roumi, Najwa Karam ou encore Saber Rebaï. Marwan Khoury a annoncé que son nouvel album sortirait début juillet 2018, qu'il prépare une ambitieuse comédie musicale sur un thème universel, et qu'il ne va pas collaborer sur le nouvel opus d'Eleessa. Car le feeling n'y est pas et qu'elle le respecte beaucoup. Et qu'il demeure disponible et ouvert à toute proposition émanant de jeunes talents le sollicitant pour une collaboration musicale. Khaled en guest-star De son côté, Saâd Ramadan a su conquérir le public grâce à sa voix unique et un charisme scénique incomparable. Un grand moment de musique orientale qui était à son comble avec l'arrivée surprise du grand Cheb Khaled, et qui a ravi le public avec le titre C'est la vie. Un beau duo. Changement de style et d'ambiance : au Théâtre national Mohammed V, HibaTawaji a offert à la foule une formidable prestation. Star incontestée au Moyen-Orient et dans l'ensemble des pays francophones, celle qui a été choisie en 2016 par les producteurs de la comédie musicale «Notre-Dame de Paris» pour incarner Esmeralda, a littéralement subjugué les festivaliers avec sa voix sublime… La seconde journée de Mawazine a également fait un détour remarqué du côté du Mali, en la présence de la très belle Oumou Sangaré. Chanteuse malienne parmi les plus célèbres auprès du public occidental, la star a exprimé avec brio ses convictions au moyen de son timbre ample et vibrant qui en a fait une icône de la musique africaine dans le monde. La musique marocaine n'a pas été en reste, puisque la scène de Salé a rassemblé trois stars montantes. Nadia Laâroussi, une chanteuse influencée par le style "guercifi", Badr Soultan, qui participe régulièrement à de nombreux shows à la télévision, et IbtissamTiskat, une chanteuse originaire de Fès, qui s'est fait remarquer lors de ses passages à ArabIdol et Star Academy.