Lors de la conférence de presse de French Montana, mardi après-midi, à la Villa des Arts, à Rabat, nous avons découvert une star internationale très modeste, Karim Kharbouch, qui n'est français ni du Montana. Un artiste souriant et plein de générosité. En entrant devant l'aréopage de journalistes du monde entier, c'est lui «l'hôte» qui régale : «Salam Alaykom !» «Ahlan wa sahlan !» (bienvenue !). Il imitera les youyous, ce qui provoquera l'hilarité des journalistes et encouragera une consœur de 2M à pousser un accueillant youyou. C'est dire l'ambiance «démentielle» et joviale qui y régnait. «Lors de mon concert à l'OLM Souissi, j'ai vu ces jeunes venus pour moi. Cela me touche et me rappelle ma jeunesse. J'étais tout comme eux. Chantant, dansant, jouant au football. Revenir au Maroc après tant d'années est un sentiment indéfinissable, extraordinaire, quoi...». A propos de la musique qui tourne, French déclarera : «Je me sens partie intégrante du succès musical arabe. Je suis fier d'être issu de cette réussite. D'un jeune Marocain de 13 ans, aux Etats-Unis (Bronx, New York) qui est devenu rappeur. Et depuis Jungle Rules et Unforgetable, ma musique s'améliore de plus en plus... ». Il déclame les paroles de Baïda, mon amour Répondant à une question d'El Watan pour son adoration pour le regretté Cheb Hasni, French Montana répondra tout de go : «Love ! Love ! Love ! (Amour). I love Cheb Hasni (j'aime Cheb Hasni). C'est mon enfance, à 10 ans...J'aime la chanson Baïda mon amour». Et il récitera quelques lyrics en arabe : «Baïda mon amour, Semhili ya zerga (La blonde, mon amour, pardonne-moi ô la brune». (fous rires dans la salle). Pour les autres chanteurs de raï, French Montana eut des mots élogieux : «Cheb Khaled est une légende pour moi. Depuis Bakhta… Je l'aime depuis que j'étais enfant. Tout comme Cheb Mami...». Mardi soir, encore une fois, il a fait un carton en termes d'affluence et de qualité artistique. Considéré comme le duo de DJ le plus prometteur du moment, The Chainsmokers a brillé sur la scène de l'OLM Souissi, en livrant le son pop unique qui l'a rendu célèbre à travers le monde. Le groupe multi-primé, avec notamment quatre Billboard Music Awards (récompenses), a récemment atteint le chiffre record de plus de 5 milliards de vues cumulées sur YouTube. Un résultat impressionnant qui s'est confirmé à l'occasion d'un concert qui a réuni un maximum de public. D'un duo de choc à l'une des plus belles voix du monde arabe, les festivaliers ont également acclamé sur la scène Nahda, le grand Wael Jassar, venu du Liban. Issu d'une famille d'artistes palestiniens, Ameer Dandan a à son tour enchanté l'audience, comme il avait su remarquablement le faire lors de son passage à Arab Idol ! Les musiques marocaines étaient à l'honneur sur la scène de Salé (Sla, en arabe) avec la présence de Khadija Atlas, incarnation de la chanson amazighe, et de Mehdi Weld Hajib et Hajib, deux symboles de l'art de la «aïta» (genre populaire marocain) au sein de la nouvelle génération. Acte humaniste de Rilès Au Bouregreg, l'espace d'expression de la musique africaine et maghrébine, c'est Rilès-une exception- un rappeur franco-algérien de 21 ans découvert grâce à internet, qui a fait sensation. Dans un discours fort et émouvant, le chanteur a témoigné de son engagement solidaire et altruiste, en annonçant au public qu'il remettait le cachet de sa prestation à une association marocaine. Un élan de générosité qui a été largement applaudi et qui rappelle ce que de nombreux artistes ont déjà réalisé à Mawazine : à l'image de La Fouine en 2017, qui avait remis une partie de son cachet à la maison des enfants Lalla Hasnaa. Le Théâtre national Mohamed V, une scène nationale, a résonné aux sons du London Community Gospel Choir, une formation connue pour son style "up-tempo gospel", swing-beat et R'n'B traditionnel, qui a livré un show plein d'émotions. A Chellah, Sahana Banerjee, prodige du sitar, et Prabhu Edouard, un concertiste international spécialiste du tabla, ont accompagné la voix de Chiranjib Chakraborty, un grand maître du chant classique indien. Et quotidiennement, l'on a aussi continué d'investir les rues de Rabat avec les spectacles de jeunes et talentueuses troupes marocaines, telles que Timing Boys, qui a réuni une dizaine de percussionnistes sur des rythmes effrénés de samba, hip-hop, salsa, house et chaâbi, et le Groupe Soleil, composé d'acrobates et d'échassiers formés à l'Ecole nationale du Cirque Shems'y.