Des habitants de la cité El Gammas, qui ont pris attache, hier, avec El Watan, déclarent refuser l'aide financière proposée par les pouvoirs publics dans le cadre du projet de désamiantage des chalets construits dans cette cité depuis des décennies. Une opération devenue un casse-tête pour les autorités, en raison de la complexité de la situation, surtout que de nombreux habitants ont opéré des changements dans leur habitation, créant une anarchie urbaine dans cette méga cité qui connaît une évolution spectaculaire. Pour rappel, une aide de 120 millions de centimes a été proposée par l'Etat aux habitants des chalets d'El Gammas pour la reconstruction de leur demeure. Une sorte de solution trouvée par l'Etat pour faire face à une très importante demande de logements qu'il sera difficile de satisfaire. Mais il se trouve que des habitants d'El Gammas refusent catégoriquement cette aide et renoncent aux chalets et aux terrains, préférant l'obtention d'un logement social. Dans une pétition adressée au ministre de l'Habitat et au wali de Constantine, dont nous détenons une copie, 27 habitants (le nombre est beaucoup plus important, nous dit-on) reviennent sur l'état déplorable dans lequel se trouvent leur chalet. «L'état délabré des chalets favorise la prolifération des rats et la présence d'amiante est un risque grave pour notre santé», pouvons-nous lire dans la pétition. Les signataires de ce document expliquent néanmoins que la solution d'aide financière pour la construction n'est pas appréciée. «Nous refusons votre option simpliste qui consiste en une aide pour la reconstruction. La reconstruction n'est pas à notre avantage, nous sommes à un âge avancé et nos moyens financiers ne le permettent pas», ont-ils conclu. Pour rappel, la cité El Gammas compte 2350 chalets. Les plus «intelligents» parmi les habitants, surtout qui avaient les moyens, avaient déjà rasé leur chalet et construit des maisons individuelles sur leur terrain. «Mais ces constructions anarchiques ont provoqué des dégâts indescriptibles, obstruant des passages et empêchant même la lumière d'entrer aux maisons voisines», nous a confié Mohamed Hambli, un habitant d'El Gammas. Ce dernier a déposé une demande de logement social en 2002 et a signé un désistement de son chalet, mais jusqu'à ce jour, il affirme n'avoir reçu aucune réponse. Une action de protestation est prévue dans les prochains jours.