Des centaines de chalets préfabriqués, réalisés, dans les années quatre-vingts à Constantine, dans le cadre de plusieurs programmes dont l'éradication des bidonvilles, sont devenus une source d'inquiétude. Les habitants desdits chalets vivent au rythme du problème de l'amiante, d'autant qu'aucune mesure n'a été faite pour le résoudre. En effet, la majorité des habitants appréhendent les dangers de ce produit qui menace leur santé, et du coup la santé publique. Construits pour une durée de vie de dix ans en moyenne, la majorité des chalets préfabriqués est, à ce jour, occupée par la plupart des familles bénéficiaires. En plus du facteur temps, d'autres facteurs ont contribué largement dans la détérioration de l'état des chalets. Il s'agit du glissement de terrain et le manque d'entretien. Ainsi, plusieurs chalets sont dans état de délabrement avancé. «Notre chalet est dans un état de vétusté. Les murs sont fissurés, ce qui a provoqué notre angoisse. Les matériaux de construction des chalets préfabriqués contiennent de l'amiante et que ces derniers se dégradent en vieillissant. Ma famille est consciente de la portée du risque nommé amiante, mais nous n'avons aucune alternative», soulignera Houria, mère de cinq enfants. Et d'ajouter : «L'achat d'un appartement coûte les yeux de la tête. Pour se procurer une petite maison, il faut dépenser des millions de dinars. C'est un rêve que mon mari, un simple fonctionnaire, ne peut pas réaliser.» La majorité des familles qui résident dans des chalets préfabriqués espèrent trouver la solution adéquate à leur problème, qui ne cesse de prendre de l'ampleur au fil des années. Le problème est devenu épineux, d'autant que la crise du logement persiste au niveau de la wilaya de Constantine où les besoins de logements sont estimés à environ 20 000 unités. «J'habite dans un chalet qui a été construit au début des années 1980. Les murs et les plafonds de plusieurs pièces sont lézardés. L'amiante est cancérigène. J'ai trois enfants et j'ai peur qu'ils attrapent une maladie mortelle», dira une locataire de la cite El Gammas. «Il a été scientifiquement démontré que l'amiante est cancérigène», rétorquera sa voisine. Selon certaines sources au fait du sujet, des centaines de chalets préfabriqués ont été bâtis avec des matériaux contenant de l'amiante, à l'image des 400 chalets de la cité Boudraâ Salah, ce qui nécessite l'intervention des parties concernées le plus tôt possible. Dans ce contexte, plusieurs experts proposent la restauration des chalets dans les plus brefs délais, alors que d'autres optent pour l'éradication des chalets préfabriqués qui ont plus de 20 ans et le relogement de leurs occupants. «Vu la crise du logement, la réhabilitation des cités composées de chalets préfabriqués est la meilleure solution», affirmeront certains habitants. En attendant la concrétisation de l'une des solutions, les conséquences du problème de l'amiante angoissent des centaines de familles.