La Palestine et la présidentielle sont les deux thèmes traités hier par les partis de l'Alliance présidentielle lors d'une première réunion tenue à huis clos et consacrée initialement à l'élaboration d'une stratégie de campagne pour la présidentielle du printemps prochain. Actualité oblige, l'ordre du jour de cette rencontre a été modifié et le débat a été beaucoup plus axé sur les modalités et les moyens à mettre en œuvre pour soutenir les habitants de Ghaza et la mobilisation populaire pour appuyer le combat des Palestiniens. Abdelaziz Belkhadem, actuel président de l'Alliance présidentielle et secrétaire général du FLN, a expliqué, en abordant la première question, que la rue algérienne peut manifester librement son soutien à Ghaza en organisant des marches spontanées. « Nos militants ont été instruits, afin d'éviter l'anarchie et pour assurer un bon encadrement, de demander aux autorités locales des autorisations pour marcher le jeudi et le vendredi. Des autorisations qui ont été délivrées sans aucun problème par les walis », a fait remarquer le conférencier qui a rappelé que les citoyens peuvent, dans les 47 wilayas du pays, exprimer leur consternation de ce qui se passe à Ghaza et par la même leur soutien aux Ghazaouis. Cependant, pour ce qui est des marches au niveau de la capitale, M. Belkhadem a soutenu que le FLN ne demandera jamais d'autorisation pour manifester dans les rues d'Alger car elle leur sera refusée de fait. « Pour des raisons de sécurité, les marches sont interdites dans la capitale, c'est un fait avéré. Néanmoins, nous pouvons contourner cet interdit en manifestant notre soutien autrement, par des actions en adéquation avec les lois de la République. Nous avons étudié cette question au niveau de l'Alliance et nous allons agir incessamment », a soutenu le SG du FLN. A la question de savoir par quels types d'actions comptent s'illustrer les partis de l'Alliance, M. Belkhadem a répliqué : « Vous le saurez au moment opportun », ajoutant qu'« il est nécessaire d'organiser et de canaliser le soutien qui doit être apporté aux Ghazaouis ». S'agissant du silence du président de la République concernant l'agression israélienne, Belkhadem a répondu que l'Etat algérien dans toute sa composante a dénoncé cette agression. « Aucun individu ne peut douter de la position claire et nette de l'Algérie. M. Bouteflika ne s'est pas tu. Il a pris attache avec tous les dirigeants arabes et n'a ménagé aucun effort pour que la barbarie cesse. Il n'est pas dans notre culture de crier sur tous les toits nos actions de solidarité. Il reste que l'on n'est jamais mieux servi que par soi-même », a-t-il souligné. Ne se faisant aucune illusion, M. Belkhadem estime que les Palestiniens doivent d'abord compter sur eux-mêmes et sur leur capacité à résister à l'occupation. « L'Algérie a elle seule ne peut rien faire, il faut une action commune des pays arabes pour arrêter le massacre », a-t-il tonné. A ce propos, le SG du FLN a estimé que l'histoire lui donne à chaque fois raison. « Nous avons interdit à Enrico de se rendre à Constantine et aujourd'hui nous le voyons à la tête d'une marche soutenant les sionistes. Nous avons opté pour la réconciliation nationale, la révision de la Constitution et un soutien à Abdelaziz Bouteflika et nous ne nous sommes pas trompés », a soutenu l'ex-chef de gouvernement en rappelant, à propos de la cause palestinienne, qu'aucune force ne peut asservir les peuples qui aspirent à la liberté. « Tous les peuples épris de liberté ne capitulent jamais et ne peuvent être brisés », a-t-il dit. Tout en fustigeant l'attitude de l'Organisation des Nations unies qui, a-t-il souligné, poursuit la politique du « deux poids et deux mesures » dans le conflit du Moyen-Orient, le patron du FLN a soutenu que cette organisation « ne traite pas son enfant gâté (Israël, ndlr) de la même manière qu'elle le fait avec les autres pays ». Dans ce contexte, M. Belkhadem s'est interrogé sur l'utilité et l'efficacité de l'ONU qui ne fait rien pour arrêter les crimes commis par Israël. Pour sa part, le SG du RND, Ahmed Ouyahia, a estimé que les massacres perpétrés à Ghaza ne peuvent être qualifiés, sur les plans moral, politique et juridique, autrement que comme des crimes contre l'humanité. Tout en fustigeant le silence qu'observent des Etats devant ces massacres, il a qualifié l'attitude de certains pays de « complice ». « Les morts de Ghaza ne sont pas moins importants que les âmes qui tombent ailleurs », a-t-il estimé, ajoutant que l'Algérie « dénonce la complicité internationale concernant ces massacres qui ressemblent à ceux perpétrés au Liban il y a deux ans ». Le président du MSP, Bouguerra Soltani, a quant à lui soutenu que la résistance héroïque des habitants de Ghaza est en phase de transformer ce combat en idéal de libération. S'agissant de l'élection présidentielle, l'on apprend que les partis de l'Alliance envisagent d'organiser une conférence nationale lors de laquelle Bouteflika annoncera sa candidature. Dans ce sillage, le SG de FLN a fait part de l'élaboration d'une feuille de route portant le programme et les actions que doivent mener les partis qui feront campagne pour la candidature de Abdelaziz Bouteflika. « Nous sommes dans l'obligation de mobiliser les citoyens pour qu'ils aillent voter. Nous allons sensibiliser les gens et assainir les listes électorales », a affirmé Abdelaziz Belkhadem.