Les lois sur la réconciliation nationale et la Fonction publique, ainsi que le code communal, passeront bientôt devant l'APN. Les premiers responsables du FLN, du RND et du MSP ont tenu, hier en fin d'après-midi, leur réunion au sommet. Avant d'entamer le huis clos, une lecture du bilan des six mois de présidence du RND a été faite publiquement, de même que les grands axes du programme sous la présidence du FLN. L'un des aspects positifs du bilan est la tenue d'un scrutin partiel en Kabylie, a souligné hier le président sortant de l'Alliance, Ahmed Ouyahia. Dans une courte allocution à l'ouverture des travaux, le secrétaire général du RND a également mis sur le compte de l'Alliance présidentielle, le vote par les deux chambres du Parlement d'une dizaine de lois, preuve, selon lui, de la cohésion de la coalition au pouvoir au niveau législatif. Il a également évoqué la mise sur rails, du programme du Grand Sud, et pour bientôt, celui des Hauts-Plateaux. Ouyahia a saisi cette occasion pour dénoncer la publication par la presse européenne des caricatures du Prophète Mohamed (Qsssl). De son côté, le nouveau président de l'Alliance présidentielle, Abdelaziz Belkhadem, a abordé les grands axes du programme futur de l'Alliance, sous la présidence du FLN. Belkhadem annoncera comme première action la présentation prochaine de la politique générale du gouvernement. Il dira également que pendant sa mandature, les lois sur la réconciliation nationale, la Fonction publique et les codes communal et de wilaya passeront devant l'APN. Il retiendra également la poursuite des programmes de développement du Grand Sud et des Hauts-Plateaux, signalant la mise sur pied d'une cellule d'information destinée à rendre compte des activités de l'Alliance présidentielle. La présidence du FLN sera donc très chargée et constituera, de fait, une étape très importante de la vie de cette coalition au pouvoir. Et pour cause, les deux textes de loi, à savoir le statut de la Fonction publique et le code communal sont, de loin, les textes législatifs les plus problématiques des dernières années. Plusieurs fois annoncés, ils n'ont jamais passé le cap de l'Exécutif pour être présentés à l'APN. Cela en plus des lois portant réconciliation nationale dont l'opinion attend la promulgation depuis plus de trois mois. C'est dire donc que sous la présidence du FLN, l'Alliance est appelée à jouer un rôle central pour la concrétisation d'objectifs d'une importance stratégique pour le pays. Cela dit, et au-delà des déclarations de principe faites hier, montrant une image homogène de cette même Alliance, beaucoup d'observateurs voient dans les déclarations des uns et des autres «hors sommet» le témoignage d'une lutte en sourdine entre les trois alliés. Et pour cause, les trois partenaires ne sont pas à une contradiction près. Comme encouragé par les divergences au sommet, Boudjerra déclare ses préférences pour un chef de gouvernement neutre, à l'orée des grands rendez-vous électoraux. Il vient, encore une fois, conforter la position du FLN qui veut revoir les lois organiques relatives au régime électoral ; mesures qui seront accompagnées par des dispositions permettant d'organiser un scrutin correct. Le choix d'un Premier ministre sans coloration politique fait partie de ces garanties revendiquées par les deux partis de l'Alliance. Maintenant qu'il prend la présidence de l'Alliance, le FLN va s'atteler à parfaire une démarche globale qui sera sanctionnée par des propositions concrètes susceptibles de constituer un programme de gouvernement à mettre, éventuellement, en application lorsque la question du partage des pouvoirs aura été tranchée par le biais d'une révision constitutionnelle. L'alliance peut servir de tremplin au FLN pour un futur envol. La date des élections approche. Enfin, à l'heure où nous mettons sous presse, le huis clos n'a toujours pas pris fin. Nous reviendrons sur le sujet dans notre prochaine édition.