La rentrée 2018-2019 risque d'être très problématique pour les responsables de l'université d'El Tarf. Le déficit qui se creuse d'année en année atteindra les 2500 places pédagogiques. C'est en substance ce qui est ressorti de l'examen de ce secteur par l'APW d'El Tarf dans sa session ordinaire du 12 juin 2008/. Le troisième pôle de 6000 places pédagogiques, accompagné de sa résidence de 3000 lits et de son restaurant de 800 places, lancé en 2011 et confié à une entreprise indienne, a connu une progression en dents de scie, avec de nombreux arrêts et reprises. La menace de rupture du marché a été brandie à plusieurs reprises et il aura fallu recourir aux arbitrages des tutelles. Ceci à produit une inextricable situation de la gestion administrative et financière de ce projet en charge de la direction des équipements de la wilaya, jusqu'à sa livraison à l'utilisateur qu'est l'université. Il a accumulé un retard qui se paye aujourd'hui au prix fort dans le fonctionnement des facultés, amenées à faire des acrobaties pour assurer les cours. Cela a été le cas pour la rentrée 2017-2018, où le rectorat a été contraint de transformer la bibliothèque toute neuve du campus de Sidi Belgacem, l'un des trois de cette université, en 20 salles de cours pour les facultés de droit, de sciences économiques et celle des technologies. «Il y a en tout 21 projets en retard, dont les plus anciens qui concernent les 160 logements des enseignants qui remontent à 2008», a indiqué le recteur de l'université, le Pr Laïche Abdelaziz, installé depuis une année et qui n'a pas cherché à se défausser, en indiquant que les responsables locaux successifs et les élus sont en vérité les plus concernés par ces retards, l'université n'étant que l'utilisateur en aval. Mal lui en prit. Le dossier de l'université est celui qui a suscité la réaction des élus lors de cette seconde session ramadanesque de 2018. Les nouveaux membres de l'APW, manifestement peu informés, ont privilégié plus la forme que le fond de l'exposé du recteur. On lui a, par exemple, reproché d'avoir employé la phrase «Si vous tenez à ce que votre université…», pour souligner l'implication de tous dans les projets en retard. L'université d'El Tarf accueille plus de 7000 étudiants dans ses 6 facultés. Il y en aura 2000 de plus à la prochaine rentrée et le déficit atteindra les 2500 places Quelles solutions en dehors de celles d'envoyer les nouveaux bacheliers d'El Tarf vers les villes universitaires voisines, comme Annaba, Guelma, Souk Ahras, voire Skikda ? Les nouveaux bacheliers orientés vers les universités voisines C'est en effet la solution qui se présente pour l'instant, avec tous les inconvénients pour l'accueil en résidence, et ceci dans le cas où les universités voisines disposent de places disponibles dans les filières concernées. Ce qui n'est pas évident. Le wali, Mohamed Belkateb, en recadrant de débat, a annoncé que des engagements fermes ont été pris par l'entreprise indienne pour la livraison partielle du pôle de 6000 places. Il a également annoncé le ballon d'oxygène offert par le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Hattab, qui, lors de son récent passage à El Tarf, a permis l'utilisation par l'université du centre des loisirs scientifiques, très critiqué pour ses nombreuses malformations, mais qui peut aisément procurer une vingtaine de salles de cours. Le recteur a fait remarquer à l'assistance que l'université c'est aussi la pédagogie, la formation et la recherche scientifique et que ces activités ne sont possibles qu'avec une administration performante, des enseignants de valeur et en nombre suffisant et des étudiants qui étudient.