En détention depuis trois ans pour une affaire liée au terrorisme, trois jeunes dont l'âge ne dépasse pas les 20 ans se sont présentés à la barre à la cour de Bouira. Les faits remontent à 2005 et coïncident avec l'assassinat de deux policiers, au mois de Ramadhan de la même année, à Aïn Bessam. Ce crime crapuleux, d'une audace d'autant plus inouïe qu'il a eu lieu en plein centre-ville, quoique pendant la nuit, a été perpétré par un groupe de terroristes qui n'ont laissé aucune trace, une fois leur œuvre funeste accomplie. L'enquête ouverte alors avait permis d'impliquer trois jeunes au titre de complicité et de les écrouer. Le juge d'instruction, se basant sur les largesses qu'accorde la charte sur la paix et la réconciliation nationale, aurait conclu dans son rapport à un non-lieu. Mais le procureur de la République, qui a le souci de respecter les lois en vigueur, a décidé de poursuivre les trois mis en cause pour les faits qui leur sont reprochés. C'est ainsi que G. R., T. M. et B. A., tous natifs de Aïn Bessam, comparaissaient hier devant la cour sous le chef d'inculpation de complicité dans cet odieux assassinat qui a coûté la vie à deux policiers. Le verdict tombé dans l'après-midi les condamne à dix ans de prison ferme, au grand dam de la défense qui avait misé sur la charte pour la paix et la réconciliation pour obtenir leur acquittement.