Le projet Alger Smart City a été lancé depuis déjà quelques mois, où en êtes-vous aujourd'hui ? Le projet Alger Smart City est en train d'évoluer sur quatre phases. La première phase concernait l'accompagnement et l'assistance des startups, notamment celles qui faisaient face à des contraintes et des difficultés pour les encourager à rester en Algérie et éviter qu'elles abandonnent leurs projets et partent à l'étranger, sachant qu'elles étaient sollicitées par des parties étrangères intéressées par les solutions technologiques qu'elles proposaient. Nous avons compris que pour aider ces startups, il fallait développer l'écosystème technologique et digital dans lequel elles devaient évoluer et impliquer les différents secteurs concernés et les opérateurs économiques du secteur. La wilaya d'Alger s'est positionnée donc comme un intermédiaire entre ces jeunes et l'ensemble des acteurs intervenant dans le domaine des technologies. Nous avons ainsi réussi à organiser deux conférences des startups innovantes, avec la participation de plus de 1000 jeunes porteurs de projet, des incubateurs d'entreprises publiques et privées, les «coworking spaces», les centres de recherche et autres. Parlez-nous de la participation des étudiants et des universités en général… A ce jour, nous avons la confirmation de la participation d'une vingtaine d'instituts et universités d'Alger, mais aussi des autres wilayas du pays dont on ne pouvait pas refuser la participation. D'ailleurs c'est une occasion pour les universités d'Alger de participer en dehors de la wilaya, lorsque des événements similaires seront organisés par ces universités venant des autres wilayas du pays. Cela a permis des fusions entre les différents participants et une certaine complémentarité des projets proposés, des idées innovantes mais aussi des plans de charge lorsque les projets sont lancés et mis sur pied. Qu'en est-il de l'aspect ingénierie ? Lorsqu'on parle de Smart City, on parle de plateforme numérique urbaine. Au cœur de cette plateforme numérique, il y a les binômes major de promotion de l'Ecole nationale polytechnique (ENP) d'El Harrach, et de l'Ecole nationale supérieure d'informatique (ESI) de Oued Smar, qui avaient traité, auparavant, plusieurs problématiques, en collaboration avec les providers de la Seaal de Sonelgaz et autres entreprises nationales mais qui sont partis ensuite pour travailler à l'étranger. Cette année, une équipe a décidé de rester au pays et de créer sa startup, tout en participant aux différentes manifestations scientifiques, dont la plus récente, l'Eurobot, une compétition internationale organisée en mai dernier en France et qui a permis aux élèves ingénieurs de Polytech de décrocher la seconde place sur 35 équipes participantes. Aujourd'hui, ils sont avec nous dans le projet Alger Smart city et c'est eux qui participent, entre autres, à la création du Cloud de la wilaya d'Alger. Quant aux étudiants du l'ESI, membres du Club scientifique de l'Ecole, qui avait déjà organisé un Hackathon l'année dernière, participent cette année à l'organisation du Hackathon qui se déroule en parallèle de l'évènement Alger Smart city. Ces étudiants ont pu avoir l'appui d'une vingtaine de sponsors et le prix de récompense pour le gagnant du Hackathon est assez conséquent. Comment se fera l'exploitation des solutions retenues ? Il faut savoir que les solutions technologiques proposées et retenues ne peuvent pas être lancées immédiatement sans être préalablement testées. Nous avons prévu donc un laboratoire expérimental situé au niveau du hub technologique de Dounia parc, en partenariat avec les différents départements ministériels concernés qui auront à se charger de tout l'aspect technique et à valider ces solutions pour les mettre en œuvre par la suite. Propos recueillis par Lyes Mechti