Une seconde liste de plus de 200 produits non enregistrés relevant des programmes nationaux de lutte contre le sida, la tuberculose, les cancers, également fixée par arrêté ministériel, est toujours en attente de signature. Près d'une quarantaine de patients atteints de cancer du sein et du poumon, pris en charge au Centre Pierre et Marie Curie (CPMC), attendent impatiemment leur traitement dont le programme d'importation est toujours bloqué au niveau du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Ces produits figurant dans la liste des médicaments commercialisés par la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) qui fait l'objet d'un arrêté ministériel est en attente de signature par le Pr Mokhtar Hasbellaoui, ministre de la Santé. Ladite liste comporte plus de 900 produits dont les anticancéreux, 600 dispositifs médicaux et plus de 200 réactifs chimiques dentaires. Une seconde liste de plus de 200 produits non enregistrés relevant des programmes nationaux de lutte contre le sida, la tuberculose, les cancers, également fixée par arrêté ministériel, est toujours en attente de signature. La majorité de ces produits sont actuellement sous tension au niveau des structures hospitalières publiques où les patients prennent leur mal en patience. «On ne comprend pas pourquoi ces produits enregistrés depuis plusieurs mois ne sont pas libérés alors que des patients ont déjà entamé leurs cures il y a déjà quelques années. Le seul recours pour ces patients est d'aller acheter ces médicaments en Turquie où un flacon de 100 mg est cédé à 2600 euros. Il s'agit de l'immunothérapie dont le produit est le Pembrolizumab. La cure est répartie donc sur un traitement de 12 cycles, soit une perfusion toutes les trois semaines pendant six mois», relève le Pr Kamel Bouzid, chef du service d'oncologie au CPMC. Et de signaler qu'il en est de même pour une thérapie ciblée indiquée dans le traitement du cancer du sein, le Palbociclib. «Les malades sont contraints d'aller acheter le médicament en Turquie, à plus de 3000 euros», déplore-t-il. Le blocage de ces listes de médicaments dont certains sont excessivement chers, tels que les anticancéreux, serait lié, selon des sources concordantes, aux problèmes de budgets des structures de santé, qui se sont révélés insuffisants. Les 103 milliards de dinars débloqués cette année par le ministère des Finances au profit du ministère de la Santé pour l'acquisition des médicaments, dont 50 milliards de dinars sont attribués à la PCH, semblent en deçà des besoins. «Des rallonges budgétaires sont indispensables pour permettre à ces structures de s'approvisionner en de tels produits», relève notre source. D'ailleurs, une nouvelle mesure a été introduite cette année par la PCH, obligeant les directeurs des établissements hospitaliers publics voulant acquérir ce type de médicaments à signer un engagement pour le paiement de ces produits classés chers dans des délais limités. Faute de crédits suffisants, la majorité des gestionnaires ont préféré ne pas signer les bons de commande pour ces produits, au détriment de la santé des patients.