Une nouvelle thérapie en oncologie utilisant de nouveaux traitements basés sur l'immunothérapie est proposée par le laboratoire pharmaceutique MSD (Merck, Sharp & Dohme) à l'enregistrement au ministère de la Santé pour être introduite en Algérie, a indiqué, hier, MSD-Algérie dans un communiqué. Cette thérapie est présentée comme une avancée formidable dans la lutte contre le cancer, et les malades algériens pourront en bénéficier prochainement. Le Professeur Kamel Bouzid, chef de service d'oncologie médicale au Centre Pierre et Marie Curie d'Alger (CPMC) et président de la Société algérienne d'oncologie médicale (Saom) dira à ce propos que «cette nouveauté thérapeutique a été vite proposée à l'enregistrement par les experts algériens afin d'en faire bénéficier rapidement nos patients atteints de cancer», indique le communiqué. «A côté des armes classiques de traitement médicamenteux, la chimiothérapie, l'hormonothérapie et les thérapies ciblées, est apparue, depuis cinq ans environ, une nouvelle classe thérapeutique : les thérapeutiques immunologiques représentées par les anticorps monoclonaux et validées depuis 2014 dans des cancers réputés résistants. Ces cancers sont les mélanomes malins métastatiques, les cancers du poumon et les cancers du rein. Dans ces trois cancers redoutables, les essais cliniques effectués montrent qu'un patient sur trois soumis à ces traitements répond, alors qu'ils étaient en échec thérapeutique avec les thérapies classiques. De plus les patients qui répondent ont un ‘‘plateau de survie'' qui donne des espoirs de longue rémission, voire de guérison, ce qui était encore inespéré il y a deux ans à peine. Toujours en immuno-oncologie, est apparu également un vaccin thérapeutique dans les cancers du poumon dont les résultats sont prometteurs», expliquera le Pr Bouzid. L'espoir renait donc pour les patients atteints de cancer avec ces nouvelles thérapies, derniers progrès de recherches en oncologie toujours en cours. L'immunothérapie consiste à utiliser certaines substances du système immunitaire pour lutter contre le cancer, en stimulant le système immunitaire, et en l'amenant à travailler de façon plus forte et plus intelligente, pour attaquer les cellules cancéreuses. Pas moins de 900 essais cliniques ont été menés ou sont en cours dans le monde pour différents types de cancers, notamment les plus fréquents. MSD compte à son actif de nombreux essais cliniques dont 85 toujours en cours. Et si la recherche et le développement en immuno-oncologie n'en est encore qu'à ses premiers pas, cette nouvelle thérapie, à ce stade, a cependant déjà apporté des résultats prometteurs. Elle a jusque-là permis d'augmenter la survie des patients de façon significative comparées aux thérapies existantes, notamment avec les cancers les plus agressifs comme le cancer du poumon, du rein et le mélanome (cancer de la peau), sans avoir les nombreux effets secondaires que provoquent les autres traitements standards. Et selon le témoignage de l'ancien président américain Jimmy Carter, cité par le communiqué, l'immunothérapie a eu raison du cancer du cerveau qu'il avait. «Le cancer dans mon cerveau a disparu», a-t-il affirmé après avoir indiqué, en août dernier, qu'il avait été diagnostiqué avec un mélanome malin métastatique qui s'est propagé à d'autres organes de son corps, y compris le foie et le cerveau. Depuis, il a subi des traitements par radiothérapie et une immunothérapie oncologique à base d'anti PD1, le Pembrolizumab de MSD. En novembre dernier, le Centre Carter a déclaré que le cancer «répondait bien au traitement», M. Carter le confirmera, le 6 décembre dernier, en indiquant qu'une récente IRM cérébrale «a mis en évidence la disparition des taches cancéreuses d'origine, sans visualisation de nouvelles lésions. Je vais continuer à recevoir des traitements d'immunothérapie à base de Pembrolizumab de manière régulière toutes les 3 semaines». Ainsi, l'immunothérapie apparait comme «le remède» attendu par tous les cancéreux, avec l'espoir que les recherches affineront et développeront cette thérapie, ou d'autres, pour vaincre définitivement le cancer. L'agence américaine du médicament (FDA), l'Agence européenne du médicament (EMA) et récemment les Emirats arabes unis ont d'ailleurs approuvé l'immunothérapie oncologique. Espérons que l'Algérie fera preuve de célérité pour agréer cette nouvelle thérapie. Le cancer est considéré comme un véritable problème de santé publique, qui touche un nombre croissant de patients dans le monde et en Algérie (50 000 cas en 2015, selon les chiffres du ministère de la Santé). Chaque année, 14 millions de personnes dans le monde sont diagnostiquées avec un cancer dont 8 millions décèdent. H. G.