A l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre la toxicomanie, l'hôtel Hoceine de la nouvelle ville Ali Mendjeli a abrité, hier, les travaux d'un séminaire organisé conjointement par la direction de la santé et l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLCDT). Une rencontre consacrée à l'évaluation des activités des Centres intermédiaires de santé mentale (CISA) et des centres de cure (désintoxication). «L'organisation de cette journée et les objectifs arrêtés croisent avec les préoccupations majeures portées par l'Office national pour la lutte contre la drogue et la toxicomanie, celles de renforcer la coordination intersectorielle, du travail de réseaux, l'adaptation du contexte actuel dans les actions de prévention, l'insertion et la réinsertion des personnes atteintes de troubles liés à l'usage des drogues», a déclaré Ghania Kaddache, directrice de la prévention et de la communication à l'ONLCDT, à l'entame des travaux. Celle-ci a soutenu également que l'Algérie s'appuie sur le droit international, les conventions applicables des Nations unies qui fournissent le cadre juridique international dans lequel s'inscrit la lutte contre le phénomène mondial des drogues. «A ce titre, l'objectif global de l'Office demeure l'introduction d'une approche équilibrée favorisant la prévention et le traitement des conduites addictives tout en renforçant la lutte contre le trafic. Le plan directeur national 2004-2008, la stratégie nationale 2011-2015 se sont inscrits dans cette politique, dont la mise en œuvre nécessite l'amélioration de l'arsenal juridique en matière de drogue et de toxicomanie, la formation des personnels spécialisés et l'appui sur le mouvement associatif pour relayer l'action préventive sur le terrain», a-t-elle ajouté. Le professeur Mohamed Chakali, représentant du ministère de la Santé et sous-directeur de la promotion de la santé mentale au même ministère, nous a affirmé pour sa part que pas moins de 42 CISA sont fonctionnels à travers toutes les wilayas, huit sont en voie de réalisation et trois sont en projet, alors que deux centres résidentiels (de cure) existent déjà à Oran et Blida. Par ailleurs, un troisième doit bientôt ouvrir ses portes à Tizi Ouzou. S'agissant des patients reçus dans ces centres, leur nombre est en constante augmentation, selon le représentant du ministère, qui avance le chiffre de 23 000 patients en 2017, contre 9 000 en 2012. «La problématique de la consommation des drogues a pris une telle ampleur au point que l'ONU a tenu une session spéciale en mars 2016», a-t-il souligné. «Nous considérons l'addiction comme une maladie et ceux qui en souffrent comme des patients à soigner et non des délinquants. Les ressources thérapeutiques existent. Les jeunes qui veulent s'en sortir le peuvent, d'autant que nous sommes installés dans la proximité, un centre au moins par wilaya», nous dira-t-il. Tout en lançant un appel au mouvement associatif, dont l'importance est primordiale et qui, de par le monde, a été le premier à lutter contre le phénomène de la drogue, bien avant les institutions. M. Chakali ne manquera pas également de soulever le problème grave des contaminations au sida et à l'hépatite pour les usagers des drogues injectables, comme l'héroïne, considérée comme drogue dure, ou le Subutex, un médicament de substitution détourné et mal utilisé par certains. Précisons enfin que deux centres intermédiaires existent à Constantine, l'un à El Khroub et l'autre à Zouaghi, lesquels ont reçu et traité l'année passée près de 700 patients.