La mise en œuvre de l'introduction du traitement de substitution aux opiacés (TSO) en Algérie passera par l'expérimentation dans un centre-pilote, ont annoncé mardi à Alger les participants à la rencontre euro-méditerranéenne consacrée à ce thème. Les produits de substitution aux opiacés, non encore utilisés en Algérie, sont la Méthadone et la Buprenorphine (Subutex), ont indiqué des spécialistes lors du séminaire euro-méditerranéen sur "l'introduction du TSO en Algérie", en présence d'intervenants algériens et étrangers dans les domaines de la santé et de la lutte contre la drogue. Il est à rappeler que l'héroïne, une drogue classée dans la catégorie des opiacés, a enregistré une hausse conséquente des quantités saisies en Algérie, passant de 339,1 grammes en 2014 à 2.573,7 grammes en 2015, soit une hausse de 658,97%, selon le dernier rapport établi par l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Onlcdt). La problématique de l'introduction du TSO en Algérie "découle du fait que la lutte contre la toxicomanie est érigée en priorité nationale de santé publique", en raison de l'ampleur du phénomène, a souligné Mohamed Chakkali, sous-directeur de la promotion de la santé mentale au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Il a fait savoir, à ce propos, que le TSO "remplacera le traitement traditionnel" destiné aux dépendants aux opiacés, à savoir les substances psychotropes, en sus du soutien psychothérapique, précisant que son introduction se fera à travers une expérience-pilote. L'approche de ce département ministériel, s'agissant de l'introduction du TSO en Algérie, "se veut être celle d'une démarche participative, consensuelle, associant l'ensemble des acteurs concernés, et adaptée au contexte national sous tous ses angles", a-t-il expliqué. Cette démarche est, en outre, axée sur le profit de l'expérience internationale et se caractérise par une volonté politique d'endiguer ce fléau dans ses multiples aspects, l'existence d'une offre de soins appréciable et la disponibilité d'une expérience et de ressources humaines nationales qui restent perfectibles", a ajouté M.Chakkali. Faisant savoir que le recours aux TSO constitue dans plusieurs pays "un des fondements de la politique de réduction des risques", le directeur de la pharmacie au ministère de la Santé, Ahmed Said Fraihat, a recommandé de son côté, l'identification, dans un premier temps, des toxicomanes devant bénéficier de ce type de thérapie. L'objectif étant d'identifier les prévisions en besoins médicaux, a-t-il précisé. Le même responsable a appelé, par ailleurs, à l'élaboration d'une nouvelle législation pour réglementer l'introduction des TSO, de même qu'un système de "traçabilité" entre le centre de santé utilisant ces molécules et le département des stupéfiants relevant de ce ministère.