Une semaine après avoir appelé le peloton du Tour de France à la grève pour sanctionner Chris Froome, soupçonné de dopage, Bernard Hinault a réédité, mercredi en Haute-Savoie, sa charge contre le tenant de la Grande boucle, estimant «qu'il n'a pas sa place» dans le peloton. «J'estime qu'il n'a pas sa place aujourd'hui. Il est positif. Pourquoi a-t-on condamné Alberto Contador pour les mêmes causes, et pourquoi lui ne serait pas condamné ?» s'est interrogé l'ancien champion français à Talloires, à l'aube du départ de la Sapaudia, une course cycliste caritative dont il est le parrain. Bernard Hinault a estimé que l'impunité dont bénéficie Froome dure depuis «trop longtemps» et qu'elle nuit au cyclisme jusque chez les jeunes. «Ils ont beaucoup d'argent pour le défendre, mais est-ce que c'est une bonne image pour le cyclisme ? Dans les courses de cadets, aujourd'hui, ils ont tous de la Ventoline alors qu'ils ne sont pas malades.» L'ancienne gloire du Tour a indirectement égratigné l'équipe de Chris Froome, la formation britannique Sky, rappelant que des soupçons de dopage avaient aussi pesé sur Bradley Wiggins, ancien coéquipier de Froome lauréat du Tour en 2012. «Il faut se poser la question, car c'est la deuxième opération qu'ils ont : il n'y a pas eu un petit problème avec Wiggins un jour ?» a-t-il pointé. Le Breton a de nouveau déploré l'attitude des coureurs du peloton, coupables à ses yeux de se laisser «battre par des gens qui trichent». «Si j'étais à la place de Dumoulin – deuxième du Giro derrière Froome –, je porterai plainte. Il n'aurait jamais dû être au départ.» «Quand je vois les encouragements que j'ai de certains directeurs sportifs incapables de prendre position… C'est à eux de défendre leur profession», a-t-il conclu. Christopher Froome, quadruple vainqueur du Tour de France, a présenté une concentration «anormale» de Salbutamol lors d'un contrôle antidopage en 2017 sur le Tour d'Espagne. Il est dans l'attente d'une décision du tribunal antidopage de l'Union cycliste internationale (UCI).