Le procès du militant des droits de l'homme Salim Yezza se tiendra aujourd'hui au tribunal de Ghardaïa. Arrêté le 14 juillet à l'aéroport de Biskra, alors qu'il s'apprêtait à prendre le vol pour retourner dans son lieu de résidence en France, après avoir assisté à l'enterrement de son père, Salim Yezza est poursuivi pour «incitation à la haine et à l'attroupement». Il sera défendu par un collectif de quatre avocats, à savoir maîtres Zerguine Koceila, Abderrahmane Salah, Noureddine Ahmine et Salah Dabouz. Contacté par nos soins, Me Zerguine a qualifié les accusations qui pèsent sur son client de complètement infondées. «Ces accusations s'appuient sur une publication sur Facebook dans laquelle Salim Yezza aurait lancé des messages haineux. Mais en jetant un coup d'œil sur ces publications, on ne trouve aucune incitation à la haine, ni directe ni indirecte. Salim Yezza a au contraire dénoncé la violence que subissent les populations de la vallée du M'zab», a affirmé au téléphone Me Zerguine. Selon lui, Salim Yezza a exprimé des idées et des opinions politiques, loin de tout message violent. Il a relevé dans ce sillage l'absence de la notion «incitation à la haine» dans le code pénal. Autrement dit, le juge ne trouvera pas de texte de référence sur lequel il s'appuiera pour juger Yezza pour ce chef d'inculpation. Me Zerguine a précisé ainsi qu'il plaidera, lors de ce procès, pour la relaxation de son client et l'extinction de toutes les poursuites. Les faits reprochés à Salim Yezza remontent aux sanglants événements qu'avait vécus la vallée du M'zab en 2013. Salim Yezza a été visé par un mandat d'arrêt émis le 10 juillet par le procureur de la République près le tribunal de Ghardaïa. Une fois arrêté, il a été placé à la prison d'El Maghaier, avant son transfert à Ghardaïa. Son arrestation a suscité une vague d'indignation des défenseurs des droits de l'homme.