Les années se suivent et se ressemblent pour certains activistes de Ghardaïa. Mustapha Ouyaba, un proche de Kamel Eddine Fekhar avec lequel il a déjà purgé une peine d'une année de prison, vient d'être de nouveau condamné par le tribunal de Ghardaïa à six mois de prison ferme assortie d'une amende de 20 000 DA. Mustapha Ouyaba, qui comparaissait hier, a été condamné pour "insultes" à l'encontre d'un citoyen non mozabite après une "altercation" entre les deux hommes en avril dernier. Outré par la sévérité de la sanction au regard de la nature des griefs, son avocat, Me Salah Dabouz, a qualifié cette sentence de "provocation" et "d'incitation à la violence". Il s'interroge particulièrement sur le fait que la justice n'ait pas donné suite, malgré la présentation de tout un dossier, à la plainte déposée par son client, alors qu'elle a répondu avec célérité à la plainte de l'autre plaignant. "Même le juge, après le procureur, a refusé ma requête", indique Me Salah Dabouz qui, après avoir vu son client, a décidé d'interjeter appel. Cette condamnation intervient à la veille du procès de Salim Yezza, un activiste de la région de T'kout, dans les Aurès, arrêté le 14 juillet dernier par les autorités à l'aéroport de Biskra alors qu'il devait repartir en France après avoir assisté aux funérailles de son père. Arrêté en vertu d'un mandat d'arrêt délivré contre lui par le tribunal de Ghardaïa, Salim Yezza est poursuivi pour "incitation à attroupement et à la haine". Les autorités lui reprochent particulièrement ses publications sur les réseaux sociaux et son soutien affiché aux activistes mozabites. K. K.