La compagnie aérienne nationale revient encore une fois au cœur d'une nouvelle zone de turbulences. Le Syndicat national des techniciens maintenance avion (SNTMA) de la compagnie Air Algérie maintient son appel à une grève ouverte dès mardi prochain. Une démarche qui a fait réagir le ministre des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zaalane, pour inviter les responsables de ce syndicat à la table du dialogue. Jeudi dernier, lors d'une sortie sur le terrain, M. Zaalane est revenu sur les résultats «positifs» des négociations avec le syndicat des travailleurs en appelant les adhérents du SNTMA à faire de même sans recourir à ces solutions extrêmes et de faire preuve de rationalité. Pour lui, le travail dans le domaine du transport aérien n'assure pas une marge bénéficiaire importante et connaît beaucoup de déséquilibres qui sont souvent imprévisibles. Une des raisons pour laquelle, justifie-t-il, il est important d'éviter ces mouvements de protestation qui plongent la compagnie dans une zone de turbulences qui affecte le bon fonctionnement de ce moyen de transport très convoité durant cette période de pèlerinage et de grandes vacances. Pour Ahmed Boutoumi, président du SNTMA, les responsables de la compagnie et du secteur ne devraient pas se satisfaire de faire des invitations via la presse. «Nous n'avons reçu aucune invitation officielle au dialogue, rétorque-t-il. Même notre appel à l'administration afin d'organiser le service minimum n'a pas eu de suite ni de réponse. Nous maintenons notre démarche pour la grève illimitée, mais nous veillerons à ce que les vols vers les Lieux Saints ne soient pas perturbés.» Pour ce syndicaliste, le temps des promesses et des propos rassurants est révolu. «Nous voulons des solutions définitives et radicales à nos problèmes socioprofessionnels. Si aujourd'hui la compagnie est en difficulté, la faute n'incombe pas aux travailleurs mais aux gestionnaires», s'emporte-t-il. Rappelons que les membres du SNTMA ont deux principales revendications dans leur plateforme. Il s'agit de l'obligation à la direction d'Air Algérie de respecter la convention collective permettant le retour à un équilibre salarial. Les syndicalistes contestent, dans ce sens, les salaires réduits durant les périodes de congés. Ils réclament également la confirmation immédiate des mécaniciens ingénieurs recrutés dans le cadre de contrats à durée déterminée (CDD), contrairement à ce que stipulent les lois de la République. Ils dénoncent, à travers ce mouvement de grève, la pression et les sanctions abusives dont font l'objet les techniciens et autres agents de la maintenance. Même si les leaders du SNTMA manifestent leur volonté de tenir des négociations réelles et fructueuses avec la tutelle, une chose est sûre, mardi prochain, si rien ne sera fait jusque-là, promet d'être une journée très difficile pour les voyageurs de la compagnie aérienne nationale.