A cause d'une arnaque, un docteur vétérinaire, ex-délégué médical et responsable de région, se retrouve sans domicile et sans travail. Dans une grande détresse psychologique, Ramrami Hamdani Hussein est au bord du suicide. Il lance un appel au ministre de la Justice, l'interpellant afin d'accélérer la machine judiciaire. En janvier 2018, il dépose une plainte pour chèque sans provision auprès du tribunal d'El Khroub de Constantine. Sept mois après, son affaire n'est même pas enrôlée. «Je me retrouve sans le sou, toutes mes économies y sont passées, je n'ai plus de maison ! C'est une association de deux arnaqueurs notoires qui m'a dépouillé. Ils ont pris leur temps et je ne réussis pas à avoir gain de cause, l'affaire n'a même pas débuté», nous a confié douloureusement M. Ramrami. Dos au mur, la victime vit un calvaire sans nom. Ne recevant aucune aide sociale, n'ayant trouvé aucune porte où frapper, il pense à soulager sa peine en se tuant. L'histoire remonte à quelques années, quand un entrepreneur propose à M. Ramrami de s'associer avec lui pour la création d'un projet dans son domaine. Ce dernier accepte, il vend sa maison et offre une somme qui excède les 300 millions de centimes à l'arnaqueur et à son complice. Une année après, cette association prend fin et le vétérinaire se retrouve sans argent, sans maison et sans société. «Tout d'un coup, je me retrouve sans rien, je me mets à la recherche d'un travail mais je n'en trouve pas, mes diplômes, mon expérience, les langues que je maîtrise, tout ce savoir acquis durant des années ne me sert plus à rien. Le sentiment d'injustice que je vis m'étouffe, je n'arrive plus à le supporter. Je vis grâce à la bonté du gardien de mon immeuble, dans un garage avec lui», déclare péniblement le docteur, avant d'ajouter avec déception : «J'aurais pu rester en Allemagne où mes compétences étaient appréciées, mais par patriotisme, j'ai refusé. Je voulais importer la science chez moi, je comptais construire une ferme à la pointe de la technologie, dans laquelle j'aurais mis tout mon savoir-faire. Et voilà où j'en suis...» Alors que la fuite des cerveaux algériens représente un réel danger pour le développement et la recherche scientifique, l'inertie de l'administration judiciaire face à cette situation est déconcertante. Un éminent médecin et chercheur vétérinaire se retrouve dans un état de précarité intenable et attend que justice lui soit rendue.