Plus le subterfuge paraît invraisemblable, mieux il fonctionne pour ce couple d'arnaqueurs professionnels dont les agissements viennent d'être mis à nu par la police judiciaire de Mostaganem. Réunis pour le meilleur, mais surtout pour le pire, ce couple aurait à son actif plusieurs opérations d'arnaque dont le nombre de victimes devraient s'allonger, à en croire les révélations recueillies suite à son interpellation. Il apparaît que la dernière affaire, celle qui aura permis de mettre un terme à ces agissements malveillants, est loin d'être banale. Ainsi, après avoir repéré leur cible, un citoyen au dessus de tout soupçon, disposant apparemment d'un bon revenu et affichant une certaine aisance financière, le mari lui propose de lui vendre leur maison située dans un douar dépendant de la commune de Touahria, à environ 17 km au sud-est de Mostaganem, non loin de l'agglomération de Mesra. Une fois sur place, pour mieux rassurer leur victime, mari et femme lui ouvrent les portes d'une maison et la lui font visiter. Apparemment séduit par la demeure et surtout par sa mise à prix, le jeune homme succombe aux charmes. Mais c'est surtout la formule d'échange qui lui est proposée qui attise son désir de s'offrir enfin un logement à sa convenance et surtout à la mesure de ses moyens, car ces arnaqueurs ont un plan des plus séduisants. En plus de la voiture de type 207 qu'ils évaluent à à 138 millions de centimes, il devra rallonger à peine 95 millions et la maison spacieuse deviendrait sienne. Une fois le marché conclu, les protagonistes vont passer à l'acte. Immédiatement, la victime accepte de se séparer de son véhicule et d'allonger comme avance en espèces la somme de 26,5 millions sur les 95 convenus. Mais pour ce faire, il fallait légaliser la transaction. Au lieu de se présenter chez un notaire comme l'exige le bon sens, le couple propose de procéder à une simple reconnaissance de dette en attendant le versement de la somme d'argent complémentaire, soit 68,5 millions. Devant un simple écrivain public, la transaction est vite expédiée. Le couple récupère de suite les clés de la 207 et les 26,5 millions et leur victime les clefs d'une maison de campagne, maison qu'il va rejoindre avec un grand soulagement d'avoir enfin un chez soi. Mais à sa grande surprise, une fois sur les lieux, la maison qu'il venait d'acheter se trouve habitée par une famille dont il ne connaît personne. La dame qui ose à peine le toiser, lui apprend que cette maison est la sienne et qu'elle y vit en famille, et de surcroit ni elle ni son mari ne songent à la vendre. C'est à cet instant que le malheureux se rend compte qu'il venait de se faire arnaquer. Il décide de se rendre immédiatement auprès des services de la police judiciaire et de déposer plainte contre ce couple d'aigrefins. A l'aide de l'acte dressé devant l'écrivain public, une simple reconnaissance de dette, ils n'auront aucune peine à identifier le vendeur qu'ils mettront plusieurs semaines à rechercher. Une fois le couple arrêté, il s'avère que la maison qui leur aura servi d'appât appartient à la belle-sœur.
Le couple diabolique a été incarcéré Lors de l'interrogatoire, il s'avère que le mari avait contracté un prêt de 20 millions de centimes auprès d'une autre victime. Endetté jusqu'au cou, le couple s'était spécialisé dans l'arnaque et l'esbroufe, profitant allègrement de la cupidité des citoyens.