Le 17 juillet dernier, l'ex-directeur régional des Douanes algériennes de Annaba et huit douaniers ont été mis en liberté provisoire, alors que huit autres, entre cadres et agents, ainsi qu'un déclarant en douane ont été placés sous contrôle judiciaire. La chambre d'accusation près la cour de justice de Annaba a décidé hier, pour la deuxième fois, de proroger sa délibération au 28 août, dans les deux affaires de tentative de transfert illicite de devises et trafic de conteneurs impliquant 16 douaniers, entre cadres et agents. Cité dans ce scandale, le directeur régional des douanes de Annaba – Hamel Belkheir, frère de l'ex-DGSN – a été épargné par le parquet. Selon la défense des mis en cause, cette seconde prorogation suscite des questions. Pour étayer cette vision, elle avance le contenu de l'article 179 (modifié) qui stipule : «Le procureur général met l'affaire en état au plus tard dans les cinq jours de la réception des pièces ; il la soumet avec son réquisitoire à la chambre d'accusation. Celle-ci doit, en matière de détention provisoire, se prononcer dans les plus brefs délais et au plus tard dans les 20 jours de l'appel prévu par l'art. 172, faute de quoi, l'inculpé est mis d'office en liberté, sauf si un supplément d'information est ordonné». Le 17 juillet, l'ex-directeur régional des Douanes algériennes de Annaba et huit douaniers ont été mis en liberté provisoire, alors que huit autres, entre cadres et agents, ainsi qu'un déclarant en douane, ont été placés sous contrôle judiciaire. Cette décision a été prise par deux magistrats instructeurs de la 1re et de la 3e chambres, dont chacune a instruit un dossier distinct. Le parquet a fait immédiatement appel, renvoyant le dossier vers la chambre d'accusation. Depuis, le président de cette dernière a prorogé à deux reprises sa délibération. Au total, 42 personnes, dont deux femmes, ont été entendues par le parquet avant que leur dossier ne soit transféré vers deux des trois chambres d'instruction près le même tribunal. Les mis en cause sont impliqués, chacun en ce qui le concerne, dans deux affaires. La première concerne un transfert illicite de devises, estimé à plus d'un million d'euros, vers l'étranger. Elle a trait à l'importation de plusieurs conteneurs de fauteuils roulants pour personnes handicapées avec une fausse déclaration sur le nombre. Quant à la seconde qui a déclenché l'enquête, elle concerne une tentative d'inonder le marché algérien d'articles sportifs contrefaits, notamment des baskets. Elle a été dénoncée par un courageux agent de Douanes, Réda Bouchouicha, relevant de la brigade mobile de contrôle au port de Annaba. La Gendarmerie nationale relevant du groupement de Annaba a enquêté sur cette affaire d'atteinte à l'économie nationale. Le lien familial du directeur régional des Douanes avec l'ex-DGSN n'a pas inquiété le déroulement de l'enquête, qui a abouti à la présentation de 42 personnes citées directement ou indirectement dans ces deux affaires.