Le feuilleton FLN ne semble pas se terminer de sitôt. Après les déclarations rassurantes de Abdelaziz Belkhadem, coordinateur de l'instance exécutive du parti, les résidus du mouvement de redressement comptent se faire valoir à l'approche du congrès réunificateur du parti prévu le 26 janvier à Alger. « En dépit des obstacles qu'on accumule sur son chemin, notre mouvement ignore l'anarchie et rejette la marginalisation des militants nationalistes, propres et intègres », souligne-t-on dans une déclaration rendue publique, hier, par le mouvement de redressement d'Oran, chapeauté par le colonel Mustapha Abid dit Si Redouane. Pour cette autre faction d'un FLN en « défroque », « les faux compagnons qui tiennent le bâton au milieu, sous différentes formes, déguisés, seront anéantis ». Répondant implicitement à Belkhadem, les redresseurs d'Oran ne veulent pas qu'il y ait de « compromis, même si les difficultés sont nombreuses et les obstacles divers ». Estimant qu'ils n'ont pas besoin de recourir à la violence pour faire valoir leur position, les redresseurs d'Oran trouvent « contradictoires » les propos des adeptes de la réunification des rangs. « Nous avons remarqué que les déclarations de nos détracteurs sont en contradiction avec tout ce qu'ils disent et surtout ce qu'ils ont fait et continuent de faire. Ils disent être pour la réunification et l'application d'un programme commun dans l'intérêt du parti. Mais ces déclarations ne peuvent être prises au sérieux que si elles sont corroborées par des actes réels. Car ils ont été les créateurs du problème auquel se trouve confronté le parti du FLN aujourd'hui », précise-t-on dans la déclaration. Le mouvement des coordinateurs libres, autre faction du FLN-redresseurs, dénonce, dans un communiqué transmis hier à notre rédaction, l'instruction de Abdelaziz Belkhadem concernant les modalités et les étapes à suivre pour peaufiner les préparatifs du congrès. Pour ce mouvement - qui a son poids -, cette instruction est une « exclusion programmée des militants au sein du mouvement de redressement ». De là, le mouvement des coordinateurs libres, ayant soutenu au départ la démarche de Belkhadem, affiche une certaine réticence et se dit « contraint » de ne pas se fier au contenu de cette instruction qui ne s'inscrit pas dans la perspective de « réunification des rangs » d'un parti en haillons. Afin d'éviter des grabuges lors du prochain congrès, les coordinateurs libres appellent l'instance de Belkhadem à « revoir le contenu de l'instruction en engageant un dialogue élargi à toutes les parties et les tendances du parti à même de consacrer le travail collectif ». Ce mouvement reproche ainsi aux rédacteurs de cette instruction le fait qu'ils se sont référés uniquement au règlement intérieur et aux statuts du parti issus du 7e congrès et à aucun moment ils n'ont fait allusion au mouvement de redressement et aux raisons de son soulèvement massif jusqu'à l'annulation du 8e congrès. Pour les animateurs de ce mouvement, il sera difficile d'unifier les rangs du parti si on ne tient pas compte de ce mouvement. A cet effet, ils rappellent les objectifs pour lesquels a été créé le mouvement de redressement, insistant sur l'importance du prochain congrès qui permettra, selon les termes du communiqué, au parti de vivre une nouvelle ère. Aussi, les redresseurs semblent réticents et doutent de la réussite du congrès. Face à ce doute « justifié » et la peur des redresseurs de tomber dans les mêmes erreurs qui ont conduit le parti à la situation actuelle, il y a un Belkhadem plutôt sûr de lui, se mettant dans la peau d'un messie venu sauver une formation politique à l'agonie. Surtout que l'« ombre » des partisans de la rente guette de loin.