Objet de plusieurs reports, le congrès du FLN se tiendra finalement les 26, 27 et 28 janvier. L'annonce a été faite hier par Abdelaziz Belkhadem, lors de son passage à l'émission hebdomadaire « Questions de l'heure » diffusée sur les ondes de la Chaîne III de la radio algérienne. M. Belkhadem, qui préside l'instance transitoire du parti et qui chapeaute les préparatifs du « congrès rassembleur », ne se fait pas d'illusions. Le parti se remettra au plus vite sur les rails, avant même que le président de la République ne mette en œuvre l'amnistie générale. « Il est temps pour les enfants du parti de s'unir pour pouvoir accompagner la mise en œuvre du programme du Président et le soutenir dans sa nouvelle perspective. Si le FLN reste encore dans cette situation, ce sera toute la classe politique qui va être touchée. Car c'est notre parti qui vote les lois et approuve les programmes au Parlement. Il est, de surcroît, fortement présent au sein du gouvernement et dans les collectivités locales », déclarait-il dans une rencontre des cadres du parti le 21 décembre 2004. « La commission chargée des préparatifs a été sévèrement critiquée par la nouvelle dissidence conduite par Amar Tou. » « La commission de préparation du congrès est illégitime », commentait M. Tou, lors de la même rencontre à Sidi Fredj. Le « congrès réunificateur » a fait l'objet de plusieurs reports. Il devait se tenir, au départ, fin octobre 2004. Ensuite, il a été renvoyé jusqu'à décembre, avant d'être reporté au mois en cours. M. Belkhadem, rappelle-t-on, a justifié le premier report par le fait que les textes du parti n'étaient pas encore prêts. Quant au second report, M. Belkhadem le justifiera par la non-disponibilité d'hôtels en mesure d'accueillir le nombre important des congressistes, près de 2500 personnes. « Tous les hôtels affichent complet à l'occasion de la fête de fin d'année », a-t-il expliqué en décembre 2004. Maintenant, le coordinateur du FLN semble sûr que le congrès aura lieu avant la fin du mois. Dans le même contexte, M. Belkhadem évoquera une réunion qui devait avoir lieu hier soir entre les membres de l'instance transitoire. Instance qui est composée de cinq membres, à savoir Saïd Bouhedja, Amar Saïdani, Abdelkrim Abada, Salah Ghoudjil et Abdelaziz Belkhadem. L'aile des redresseurs inflexibles, sous la bannière de Amar Tou, a manifesté, à maintes reprises, son rejet de ladite instance. Autrement dit, les partisans de Tou contestent toujours trois membres de cette instance, en l'occurrence Saïdani, Abada et Bouhedja. Devant cet état de fait, le FLN risque de ne pas pouvoir retrouver sa légitimité, même s'il tient son congrès réunificateur. Car l'aile de Tou menace de sévir lors de la tenue du 8e congrès bis qu'elle qualifie d'ores et déjà d'« illégitime ». Il faut rappeler que le 8e congrès du parti a été invalidé par décision de justice, suite à une plainte introduite en été 2003 par « le mouvement de redressement » dirigé par M. Belkhadem. Les animateurs du mouvement de redressement avaient accusé Ali Benflis, alors secrétaire général du parti, d'avoir organisé un congrès sur mesure et d'avoir piétiné la volonté de la base. Cela risque de se répéter, surtout que les dissensions persistent. M. Belkhadem réussira-t-il dans sa démarche afin de ressouder les rangs de l'ex-parti unique ? Wait and see... en attendant la tenue du congrès.