Sauf retournement imprévu, le FLN tiendra son congrès « réunificateur » comme prévu les 29 et 30 janvier 2005 à la Coupole, à Alger. Après plusieurs reports nés des tergiversations dues aux dissensions qui persistaient au sein de ladite formation, les compagnons de Abdelaziz Belkhadem, président de la commission de préparation du congrès « réunificateur », semblent décidés à remettre de l'ordre dans la maison FLN. Une réunion de l'équipe organisatrice s'est tenue hier au niveau du complexe Mohamed Boudiaf, au 5 Juillet, afin de peaufiner les préparatifs. Il faut souligner d'emblée que ce congrès, fixé au 26 du mois en cours, a fait l'objet d'un report de deux jours à cause du non-achèvement des préparatifs au niveau de certaines wilayas éloignées. C'était du moins le motif invoqué par l'instance transitoire du parti. Selon un cadre militant, toutes les dispositions permettant la réussite de ce congrès ont été prises. Près de 2500 badges ont été confectionnés pour les congressistes. Plusieurs invitations ont été, en outre, adressées à des personnalités politiques et historiques à même d'honorer ce rendez-vous décisif pour l'ex-parti unique. Même le président Abdelaziz Bouteflika aurait reçu une invitation le conviant à venir prononcer l'allocution d'ouverture des travaux. Certains cadres militants iront jusqu'à dire qu'il serait proposé, à l'occasion, au président Bouteflika la présidence d'honneur du FLN. Manière, pour les organisateurs de lui réaffirmer leur allégeance. Cette information demeure officieuse, quand bien même elle pourrait être vraie eu égard au cachet que les organisateurs comptent donner à ce congrès. M. Belkhadem l'a bien dit : « Le congrès réunificateur sera une grande fête de la démocratie en Algérie. » Le ministre des Affaires étrangères et chef de file du « mouvement de redressement » n'a pas hésité, lors de la conférence des cadres du parti tenue en décembre 2004 à Sidi Fredj, à Alger, de faire le lien entre l'accélération des préparatifs du congrès et la campagne pour l'amnistie générale. A bien décortiquer ses propos ce jour-là, M. Belkhadem a lié la nécessité de recoudre les lambeaux d'un FLN en haillons au devoir de cet ex-parti-Etat d'accompagner le président Bouteflika dans son programme, notamment la première étape qu'est le mystérieux projet d'amnistie générale, base sur laquelle est fondée la réconciliation globale. En dépit de l'optimisme affiché par M. Belkhadem et ses coéquipiers, le risque de voir la fête gâchée n'est pas à écarter. Surtout que les élections des congressistes au niveau des wilayas ont été contestées par nombre de militants redresseurs, car entachées d'irrégularités. Evoquant des cas d'exclusion, ces derniers refusent de se taire. Ils comptent ainsi se faire valoir lors de ce rendez-vous. Ainsi, le doute plane sur la Coupole. Pour rappel, le FLN a volé en éclats au lendemain du 8e congrès tenu les 18 et 19 mars 2003. Congrès qui a été annulé le 30 décembre de la même année par décision de justice, suite à une plainte déposée par des militants du « mouvement de redressement » pour irrégularités et exclusion. Le même scénario est-il possible ?