La crise du Fln semble encore loin de son épilogue. L'annonce de la répartition des tâches par l'instance exécutive transitoire du parti a soulevé un tollé chez la plupart des redresseurs. Ils comptent, pour ce jeudi, rappeler le bureau national et rassembler des milliers de personnes, des élus locaux, des ministres, des membres du comité central ainsi que ceux du bureau politique pour dire que les «ambitieux qui cherchent à prendre la direction du FLN sont en train de pousser Belkhadem à se déjuger dans ses actions. Nous refusons que les 48 encadreurs désignés par Belkhadem lui-même et qui ont entamé leurs travaux, soient remis en cause par quiconque» s'est écrié hier, Si Affif, l'un des premiers animateurs du mouvement de redressement. «Rien ne se fera sans nous et nous sommes prêts à reprendre le combat pour les mêmes causes qui nous ont amenés à créer le mouvement de redressement du FLN», a ajouté le même interlocuteur déçu par l'exclusion pure et simple des militants du mouvement de redressement dans la direction des affaires du parti, avant la tenue du congrès. Cette contestation est larvée depuis l'annonce de la répartition des tâches par l'instance provisoire exécutive du parti. L'instance exécutive du parti a décidé lors d'une réunion samedi, de charger M.Salah Goudjil du suivi des travaux de la commission nationale préparatoire du congrès réunificateur de confier la mission de gestion des affaires courantes du parti à M.Abdelkrim Abada. Le président de l'APN, Ammar Saïdani, a été chargé du dossier des élus et Said Bouhadja s'occupera du dossier du règlement des litiges. Une composante très contestée par les animateurs du mouvement de redressement. «Il s'en dégage une flagrante exclusion de deux régions du pays: le Centre et l'Ouest. Comment peut-on ne pas impliquer deux régions dans un événement aussi important que constitue le 8e congrès rassembleur?» s'est insurgé Si Affif. Dans leurs contestations, les redresseurs soulèvent également un problème de légitimité. Selon les frondeurs, les quatre personnes auxquelles ont été attribuées des tâches, ont été nommées par Belkhadem. «Or.Belkhadem n'est autre que le président de la commission de préparation du congrès réunificateur plébiscité par une commission de 180 personnes», contestent les redresseurs. Le vieux parti ne retrouve plus ses marques. Après la voix dissidente des redresseurs libres, au sujet de la composante de la commission nationale de préparation du congrès, voilà qu'une nouvelle source de dissidence se profile au moment où les préparatifs du congrès allaient bon train. L'objet de la scission semble le même : il a trait à l'exclusion des redresseurs. L'appel bref et concis lancé aux militants, samedi soir, par l'instance exécutive transitoire du vieux parti, en dit long sur la gravité du conflit qui oppose ses dirigeants. Abdelaziz Belkhadem, coordinateur du parti, a appelé les militants du FLN au cours d'une réunion de l'instance exécutive, au siège du parti «à l'unification des rangs, de la parole, à faire preuve de vigilance et à se mobiliser pour assurer la réussite d'un congrès rassembleur à même de réaliser les objectifs du front et répondre aux aspirations des militants». Mais le groupe de Yennoun, de Si Affif, et de Amar Tou entendra-t-il cet appel de la même oreille?