Le plus vieux parti de l'opposition ne déroge pas à la règle, il plaide pour un changement démocratique et l'avènement de la IIe République, un projet cher à feu Hocine Aït Ahmed. Le Front des forces socialistes (FFS) ne lâche pas prise. Il tient à son projet de consensus, mais cette fois-ci, il parle d'un consensus «populaire» consacrant la démocratie, l'Etat de droit et la justice sociale. Le plus vieux parti de l'opposition ne déroge pas à la règle, il plaide pour un changement démocratique et l'avènement de la IIe République, un projet cher à feu Hocine Aït Ahmed. «Aujourd'hui, nous cherchons un consensus populaire, l'objectif est le même, mais l'approche est différente. Nous avons décidé d'aller à la rencontre des citoyens pour les sensibiliser quant au bien-fondé de notre action. Nous appelons les Algériens à se mobiliser pour arracher leurs droits politiques, sociaux et économiques», affirme Mohamed Hadj Djilani, premier secrétaire du FFS, qui a dénoncé ce qui se passe actuellement, à savoir les atteintes aux droits de l'homme et aux libertés individuelles et collectives. Le secrétariat national de cette formation politique s'est réuni hier. Au menu : la situation qui prévaut dans le pays sur tous les plans. Une situation des plus désastreuses, puisque le parti dresse un réquisitoire très sévère. Le FFS a mis en exergue les difficultés que traverse le pays, notamment dans le domaine économique et social, qui mettent en danger la cohésion sociale et la stabilité du pays, auxquelles s'ajoutent la crise morale, la corruption et la violence sociale. Selon le parti de feu Aït Ahmed, le pays est secoué par une crise multidimensionnelle, qui est la conséquence de l'immobilisme politique, économique, social et culturel. «La volonté du pouvoir de maintenir le statu quo, de conforter l'alternance clanique face à l'alternative démocratique met en danger la cohésion sociale et la stabilité du pays.» Le FFS tire la sonnette d'alarme et dénonce les violations des droits de l'homme, l'atteinte aux libertés individuelles et collectives, la restriction des libertés d'expression, d'organisation et de manifestations, le recours à la justice pour affaiblir tout mouvement de protestation, consacrent la nature autoritaire du régime. «La crise morale, la corruption socialisée et institutionnalisée, la violence sociale, l'éthique anéantie, le clientélisme sont autant de facteurs qui reflètent la déliquescence des institutions et la faillite du régime», accuse le FFS. Concernant le volet social où l'effervescence gagne plusieurs wilayas, le FFS parle de marasme, qui s'exprime par des émeutes et des manifestations, l'ultime réponse du peuple «à la mauvaise gouvernance et à la distribution inéquitable des richesses nationales». Un état de fait qui est aussi, de l'avis du FFS, «la conséquence d'une gestion unilatérale, loin de toute concertation, et l'absence de cap et de visibilité économique, de la politique libérale prônée par le régime en contradiction avec l'Etat social, objectif fondamental de la Proclamation de Novembre et de la Plateforme de la Soummam». Le FFS a exprimé, dans ce sens, sa solidarité infaillible avec les mouvements sociaux et les militants des droits de l'homme qui se mobilisent et s'organisent sur l'ensemble du territoire national. Il n'a pas omis également d'apporter son soutien aux familles des disparus qui continuent inlassablement à exiger la vérité et la justice. Le premier secrétaire du FFS appelle les Algériens à se mobiliser pour leurs droits politiques, sociaux et économiques. «Nous devons rester vigilants et faire face pacifiquement à toute forme de provocation, il ne faut surtout pas céder à la pression quelle que soit sa forme», avertit le FFS, qui met en garde contre les diversions pouvant menacer l'unité du peuple algérien, sa sécurité et sa stabilité.