"La révision de la loi fondamentale n'est qu'une continuité du feuilleton de la violence constitutionnelle exercée contre le peuple algérien depuis 1963", a estimé le FFS, dont les parlementaires ont boycotté la séance de vote du projet de la Constitution. Le conseil national du Front des Forces socialistes (FFS) réuni en session ordinaire, vendredi, a procédé à l'analyse de la situation politique, est-il indiqué dans un communiqué du parti rendu public hier. Cette réunion s'est tenue dans un contexte marqué, rappelons-le, par la disparition du président du parti, feu Hocine Aït Ahmed. Une occasion saisie par le FFS pour rappeler la formidable "mobilisation populaire et nationale" lors de ses funérailles, et qui traduit "l'attachement des Algériennes et des Algériens aux valeurs qu'il a toujours défendues : l'unité nationale, la démocratie, la justice sociale et les droits de l'Homme". Conscient de ses responsabilités et fidèle à la ligne de "Dda l'Ho", le FFS assure, à cette occasion, le peuple algérien qu'"il poursuivra sans relâche son combat pour préserver et faire aboutir les idéaux du défunt révolutionnaire". Sur le plan politique, le FFS réaffirme que l'énième révision de la loi fondamentale n'est qu'une "continuité du feuilleton de la violence constitutionnelle exercée contre le peuple algérien depuis 1963". Le FFS réitère ainsi que tout projet constitutionnel ne reflétant pas "le plus large consensus possible" est inéluctablement voué à l'échec et ne permettra nullement de répondre à la "crise multidimensionnelle que vit notre pays". Et de réaffirmer la nécessité d'un "processus constituant" qui devrait permettre au peuple algérien de recouvrer sa souveraineté dans un cadre consensuel et pacifique pour l'avènement d'une "deuxième République". Sur le plan de l'actualité nationale, le FFS exprime sa "profonde inquiétude quant à la dégradation de la situation économique et sociale alors que le pouvoir persiste dans sa gestion unilatérale et autoritaire". Pour le FFS, il n'y a aucun doute : "La précarité s'installe durablement" en Algérie "et menace la cohésion sociale du pays". S'agissant des politiques d'austérité "qui frappent en premier les couches les plus défavorisées de la société", le FFS affiche clairement leur rejet. Passant en revue l'actualité régionale et internationale, le conseil national du FFS déplore la poursuite des "politiques de la guerre qui, loin de lutter efficacement contre le terrorisme, aboutissent à la destruction des Etats et à des situations humanitaires catastrophiques". De même que le FFS s'inquiète des "conséquences graves pour toute la région" que pourrait engendrer une intervention militaire en Libye. Enfin, la résolution politique du FFS ne manque pas de déplorer "l'impuissance des pays maghrébins face à cette situation" en rappelant que "seule la construction démocratique d'un grand Maghreb est à même d'apporter à la région et à nos concitoyens la paix, la stabilité et le développement". Mohamed-Chérif Lachichi