Le Front des forces socialistes (FFS) accuse le pouvoir de vouloir gagner du temps pour imposer ses choix politiques et économiques. Analysant la situation politique du pays, le FFS estime qu'il y a des campagnes de détournement de l'opinion publique des vraies questions et défis concernant l'avenir de l'Algérie. «La situation politique est caractérisée d'un côté, par l'aggravation de la crise nationale, à la fois systémique, structurelle et multidimensionnelle ; de l'autre côté, par des campagnes de diversion qui se succèdent à un rythme effréné pour nous empêcher de réfléchir, de comprendre, de nous organiser et donc d'agir», écrit le parti dans une résolution politique, sanctionnant les travaux du conseil national tenu vendredi. Ces campagnes, ajoute le FFS, «détournent l'attention de l'opinion publique des défis et des enjeux qui engagent l'avenir de notre pays». Mais, pourquoi veut-on détourner l'attention du peuple ? Le FFS pense que derrière cette esquisse, l'enjeu des choix économiques et politiques, et par ce dernier l'on comprend la succession au président Abdelaziz Bouteflika. «Incapable de trouver une cohérence et une cohésion interne autour d'un programme politique et économique consensuel, le pouvoir continue de gérer d'une façon autoritaire et unilatérale les affaires de l'Etat et tente de gagner du temps pour imposer ses choix et son agenda politique et économique», accuse-t-on dans la résolution. Conséquence, «une telle attitude menace la stabilité nationale et la cohésion sociale tout en exposant notre pays aux menaces extérieures», avertit le parti cher au défunt Hocine Aït Ahmed, pointant du doigt une délinquance au sein même des institutions de la République. «La fragilité institutionnelle incompatible avec la gravité des défis à relever paralyse l'Etat et favorise les comportements délinquants au sein des institutions et de la société.» «IIe république» Face à ce tableau, le moins que l'on puisse dire, sombre, le FFS réitère son attachement, plus que jamais, à son projet de reconstruction du consensus national, proposé en 2013. Rappelant avoir mis en garde depuis des années contre cette situation, il dit avoir toujours «favorisé les solutions politiques, la réconciliation entre Algériens plutôt que les clivages meurtriers, le contrat politique national plutôt que l'alternance clanique, le consensus national plutôt que les polarisations violentes». Et pour venir à bout de la crise, le parti préconise «le primat du citoyen sur le politique». Encore, «il ne faut pas se tromper de priorité», soutient le FFS qui pense que «l'action doit être cohérente dans tous les domaines». Toutes les transformations qu'elles soient politiques, économiques ou sociales doivent, selon lui, «être menées en même temps» et «doivent être le fruit d'un large consensus reflétant les espérances et les attentes de nos concitoyens». Plaçant «la participation de la population et la transparence dans toutes les questions qui engagent leur avenir et le devenir de la nation», au «cœur des politiques de l'Etat», le FFS explique que son initiative «est plus que jamais orientée vers la réalisation du consensus national le plus large possible pour la concrétisation d'une deuxième république fondée sur l'Etat de droit, la souveraineté nationale et populaire, la démocratie et la justice sociale». A rappeler que l'instance présidentielle du parti a nommé à l'occasion Abdelmalek Bouchafa comme premier secrétaire national en remplacement de Mohamed Nebbou.