D'importants budgets ont été mobilisés et consommés pour des résultats en deçà des attentes. La wilaya de Bouira accuse un manque flagrant en structures de loisirs et de détente. En dépit des enveloppes importantes injectées notamment dans le cadre de la réhabilitation des espaces verts et autres sites pouvant abriter des lieux de distraction, le constat est alarmant. L'absence de structures de loisirs, notamment en zones rurales, est pénalisante. Au chef-lieu de wilaya, un important projet visant l'aménagement de la forêt d'Errich, située à la périphérie nord-ouest de la ville de Bouira, demeure toujours à l'arrêt depuis des années. Confié à une entreprise publique, aucun engagement retenu dans le cahier des charges n'a été respecté par la société réalisatrice, poussant ainsi les pouvoirs publics à résilier le contrat en confiant la gestion de cet espace à un office de jeunes. Les travaux ont été lancés en novembre 2011 pour un délai de réalisation initial ne dépassant pas les 8 mois. Une enveloppe de plus de 150 millions de dinars a été dégagée dans le cadre de ce projet. Des kiosques réalisés en béton sont dans un état lamentable. Pourtant, cette réserve naturelle ne cesse d'enregistrer une affluence importante de familles, notamment en cette période de vacances. «C'est un gâchis et un véritable massacre contre un espace naturel. On s'interroge sur le fait que les autorités locales appelées à bannir toute construction en béton autorisent ce genre de construction», a regretté un père de famille rencontré sur place. D'autres habitués des lieux ne cessent de dénoncer l'état déplorable dans lequel se trouve ce lieu de villégiature, en pointant du doigt surtout des automobilistes qui lavent et dégraissent même leurs véhicules à proximité de la retenue collinaire située dans la forêt Errich, et ce, «au vu et au su de tout le monde», sans pour autant faire réagir les autorités et les services de la Conservation des forêts. Par ailleurs, le manque de piscines se pose avec acuité. Ces bassins de natation, dont la plupart sont dégradés, à l'image de la piscine de Haizer et du chef-lieu de wilaya, sont inaccessibles pour beaucoup de jeunes et ne peuvent contenir les grands flux. Dans la commune de Saharidj, une localité de haute montagne, les autorités locales, incapables d'assurer et de garantir des destinations pour les visiteurs, n'ont rien trouvé de mieux que de procéder à la fermeture d'un grand bassin de natation réalisé par un citoyen du village, servant de piscine à ciel ouvert, pour cause d'absence d'autorisation d'exploitation. Le manque de piscines et autres structures de loisirs pousse des dizaines de jeunes en cette période marquée par une chaleur suffocante à se baigner dans les eaux des oueds et autres retenues collinaires avec tous les risques que cela comporte.