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Un patrimoine en danger
FORÊT RECREATIVE D'ERRICH
Publié dans L'Expression le 21 - 05 - 2017

Forêt récréative d'Errich devenue un lieu de détente et d'évasion pour les Bouiris
En 2012, un projet d'aménagement pour un montant avoisinant les 120 millions DA avait été lancé.
Depuis quelques années, la forêt récréative «Errich» draine les foules. Située à une hauteur de 600 mètres au nord du chef-lieu de la wilaya de Bouira, cet espace boisé est devenu une destination quotidienne pour des milliers de citoyens qui y pratiquent le sport, mais aussi à des familles en quête de repos et d'oxygène. Cette forte présence concrétise la victoire sur le terrorisme qui, lors de la décennie noire, avait élu domicile dans cette partie de la ville. Tout le monde a en tête cette attaque contre un convoi policier de l'URS stationné à Haizer qui avait coûté la vie à 17 fonctionnaires originaires de Bouira et de ses alentours.
Devenu un lieu de détente et d'évasion pour les Bouiris et devant l'engouement et cette importance, le site a bénéficié d'une enveloppe avoisinant les 7 milliards de centimes pour son aménagement. C'est en grande pompe qu'un ex-wali, multipliait les sorties vers ce projet qui au grand dam des citoyens allait avec le temps se rétrécir pour se résumer à quelques kiosques, en pleine forêt, quelques sentiers bordés de pierres et une dizaine de tables installées sous les pins, des chaises confectionnées sur place, mais pas du tout confortables.
En 2012 déjà, un projet d'aménagement pour un montant avoisinant les 120 millions DA avait été lancé. Un conflit a opposé l'entreprise réalisatrice et le maître de l'ouvrage, à savoir la Conservation des forêts. Les deux protagonistes s'accusaient mutuellement de vouloir bloquer le projet. L'entreprise réclamait son dû et se plaignait d'être lésée et la Conservation des forêts, accusait l'entreprise de surfacturation.
Tout au long de ces années la presse accompagnait le premier magistrat, le bureau d'études de l'époque, exposait des maquettes qui annonçaient un grand restaurant gastronomique, des pistes cyclables, des pistes pédestres, un espace pour les sports équestres. Pour élever des chevaux, un terrain aurait été même attribué à une vétérinaire native de Sétif avant qu'il ne lui soit retiré.
La direction de la jeunesse de son côté a intervenu et a engazonné le terrain de football, mais sans l'alimenter en eau et en énergie électrique. La promesse de mettre en place des lignes de transport depuis et vers cette forêt n'est plus qu'un lointain souvenir. Même la retenue collinaire qui s'y trouve a fini par devenir un danger et chaque année on enregistre des noyades de jeunes avides de natation et de fraîcheur. Le lancement des travaux confiés à une entreprise privée tarderont et s'étireront dans le temps puisque jusqu'à hier, ils nétaient toujours pas achevés. Les kiosques sont sans portes ni fenêtres. Il faut aussi préciser que le projet n'a toujours pas prévu de sanitaires. Les présents font leurs besoins derrière les arbres. Pour l'éclairage on annonce le recours aux panneaux solaires qui seront installés dans un avenir proche.
L'association «les amis d'Errich» avait manifesté son refus et sa désapprobation au motif que le béton a déjà envahi les alentours et qu'il fallait préserver les lieux dans leur état naturel. Les membres qui avaient l'habitude de nettoyer les lieux ont crié leur refus de ce «projet» budgétivore. Personne ne les a écoutés. L'association a fini par baisser les bras devant les pressions. La récente décision des pouvoirs publics de poser une barrière à l'entrée de cet espace est considérée par beaucoup comme «un excès de zèle». «La préservation des lieux ne peut se résumer à l'interdiction des voitures. Elle est sujette à plusieurs autres actions» nous confie un docteur amateur de la course à pied. La présence des voitures est nuisible à plus d'un titre mais d'autres faits et actions sont plus destructeurs. «La sauvegarde des lieux n'est pas du ressort de l'autorité seulement. Les visiteurs des lieux aussi ont une responsabilité» ajoute notre interlocuteur. Lors de notre passage, nous avons remarqué des sachets accrochés aux arbres, d'autres posés aux pieds des pins et des chênes. Des balançoires de fortune sont laissées sur place. Les amateurs de boissons jettent leurs canettes dans les buissons. Des amas de détritus et d'ordures ménagères sont déposés sur l'accotement de la voie qui traverse le site. «Ces comportements sont la cause d'un manque de culture écologique, mais aussi dus en partie au laisser-aller manifeste des responsables», commente notre médecin.
La dégradation est plus manifeste à l'entrée de ce «poumon de la ville de Bouira». Plusieurs personnes sont venues s'installer pour y exercer moult activités commerciales. En plus des loueurs de chevaux, les loueurs de petits véhicules, les vendeurs des jus exposés au soleil... même le petit parc d'attraction doté de deux balançoires et de deux toboggans ne désemplissent pas. Un terrain de football a été transformé en parc automobile. La forêt «Errich» qui a survécu aux multiples incendies criminels lors de la décennie noire encourt un réel danger si dans l'immédiat des mesures pour la protéger ne sont pas prises.
La construction de baraques au milieu de la forêt est une grave atteinte à la nature. Le grand projet n'est d'aucun impact. Les gens qui se rendent à Errich cherchent un contact avec la nature, ils sont en quête de fraîcheur et d'air pur. «Aucune activité commerciale ne doit être autorisée sur les lieux, aucune construction ne doit être permise, les lieux doivent rester vierges...» conclut notre médecin qui pratique quotidiennement son jogging au milieu des arbres. Devant ce danger qui guette, les responsables locaux ont pris les devants.
Jeudi dernier, la gestion de cet espace a été à l'ordre du jour. Le nouveau wali a eu des termes durs à l'égard du représentant de l'Ergr (organisme public chargé de la gestion de l'espace): «Qu'est-ce que vous avez accompli ici? Rien! Vous êtes là à vous tourner les pouces. Ce problème prétexte du manque d'énergie est-ce que vous êtes venu m'en parler? Non. Est-ce que vous avez transmis des doléances en ce sens, également non. Vous êtes là les bras croisé. C'est inadmissible!» Ce qui devait être un grand centre de détente n'est en fait qu'un lieu banal. «Très franchement c'est du gâchis. A chaque fois que je viens ici, je suis consterné par autant de défaillances et de laisser-aller. Les citoyens n'ont aucun espace de loisir et de détente et vous êtes là, à me parler de raccordement électrique», dira Chérifi Mouloud.


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