Une hausse sans précédent des actes de piraterie a été constatée en 2008 avec 139 attaques, essentiellement au large de la Somalie, où les pirates sont mieux armés et plus violents, a indiqué hier le Bureau maritime international (BMI), basé à Kuala Lumpur. « Les chiffres de 2008 dépassent tous les chiffres enregistrés depuis le début en 1991 du recensement des actes de piraterie par notre centre », a indiqué le directeur du BMI, Pottengal Mukundan. « Ceci s'explique par la situation en Somalie et dans le golfe d'Aden avec 42 vaisseaux capturés et 815 marins retenus en otage », a-t-il ajouté, dans le rapport annuel du BMI. Treize de ces navires, avec 242 marins, sont toujours aux mains des pirates. Au total, 49 navires ont été capturés en 2008 à travers le monde et 46 autres ont été attaqués. 889 marins ont été pris en otage, 11 ont été tués et 21 sont portés disparus ou présumés morts. Selon le BMI, les pirates sont « mieux armés et préparés pour s'attaquer aux équipages », alors que le nombre d'attaques au cours desquelles des armes ont été utilisées a grimpé de 72 en 2007 à 139 en 2008. Le BMI s'est félicité de la présence de navires militaires au large de la Somalie. « Nous espérons que plus de gouvernements engageront davantage de moyens dans la région et permettront aux commandants des navires de saisir les vaisseaux pirates, les armes et les autres équipements », a souligné le BMI. L'augmentation des actes de piraterie depuis août dernier a attiré dans le golfe d'Aden des navires de guerre de 14 pays, mais la marine marchande fait toujours l'objet d'attaques et de prises d'otages. Toujours selon les chiffres du BMI, les attaques au large de la Somalie et dans le golfe d'Aden ont augmenté de près de 200% en 2008, pour un total de 111 attaques, quand elles progressaient de 11% dans le reste du monde, soit 293 attaques. Le Nigeria constitue la deuxième zone la plus touchée par la piraterie, avec 40 attaques rapportées, 5 bateaux capturés et 29 marins enlevés l'an passé. La situation s'est en revanche améliorée en Indonésie, avec 28 attaques l'an passé contre 121 en 2003. Le détroit de Malacca, présenté il y a encore trois ans comme la zone la plus dangereuse au monde par le Lloyds de Londres, n'a connu que deux attaques en 2008 contre sept en 2007.