Les détracteurs de la secrétaire générale de l'Organisation nationale des victimes du terrorisme qui sont dernièrement montés au créneau, lors de la 3e session du conseil national organisée les 22 et 23 décembre 2004 à Oran, pour dénoncer l'hégémonie de Mme Fatma-Zohra Flici dans la gestion de ladite organisation, ont réitéré leurs positions à partir de Constantine où ils comptent se lancer dans une campagne de sensibilisation auprès de la base de leur mouvement. El Houari Bouhadjeb, secrétaire national et président de la commission du contrôle financier, n'a pas hésité, dans une conférence de presse organisée hier au siège de la coordination du mouvement associatif de Constantine, à montrer du doigt la gestion opaque de Mme Flici. M. Bouhadjeb, accompagné du secrétaire général de l'organisation au niveau de la wilaya de Djelfa, à savoir M. Ali Brahimi ainsi que Mme Idir, secrétaire générale de la wilaya de Sétif, qui était en charge des affaires sociales au niveau de l'ONVT avant d'être exclue par Mme Flici. M. Boualem, secrétaire général chargé de l'organique, était aussi présent pour appuyer les déclarations de M. Bouhadjeb. Ce dernier insistera sur le fait que « leur présence est plus une campagne de sensibilisation en direction des membres de l'organisation, qui compte plus de 84 000 adhérents ». « Nous voulons faire avorter les tentatives de manipulation dont peuvent être victimes nos adhérents. Nous possédons des preuves qui attestent de la mauvaise gestion de Mme la secrétaire, qui a utilisé l'organisation à des fins personnelles », a-t-il dit. Les conférenciers avaient insisté aussi sur le fait que le mandat de Mme Flici était arrivé à son terme en novembre 2004 et que, par voie de conséquence, elle occupait désormais illégalement son poste. « Notre commission de contrôle financier a été empêchée de faire son travail par des perturbateurs qui n'avaient pas intérêt à ce que l'on épluche les comptes et à ce qu'on se penche sur la gestion des fonds et dons de l'organisation », a-t-il déclaré. Nous apprendrons aussi qu'un rapport a été déjà envoyé le 28 décembre 2004 au ministère de l'Intérieur dans l'espoir de faire aboutir le retrait de confiance décidé au lendemain de la tenue de la troisième session du conseil national, où 7 secrétaires nationaux sur 13 avaient retiré leur confiance à l'actuelle secrétaire générale. M. Bouhadjeb ne s'arrêtera pas là, puisqu'il déclarera que Mme Flici s'était attribué un logement sous son nom de jeune fille, qui serait Touil, ainsi qu'à sa sœur, qui ne serait pas une victime du terrorisme, sur le quota de 50 logements attribué par le gouvernorat d'Alger. Le président de la commission du contrôle financier étayera ses propos par quelques exemples : un don américain qui n'aurait pas laissé de traces ainsi que le partage de la somme d'un milliard de centimes entre 2000 familles et qui n'aurait finalement bénéficié qu'à 1754 familles victimes du terrorisme. M. Bouhadjeb se demande où est passé le reste de l'argent qui devait être destiné aux 246 familles restantes, une somme qui correspond à près de 123 millions de centimes. Les conférenciers accuseront Mme Flici d'avoir géré l'organisation en installant la terreur et l'intimidation, d'avoir pris des décisions arbitraires sans avoir été mandatée par la base pour ses positions politiques, et de n'avoir pas déclaré un bon nombre de dons.