La crise que connaît, depuis 2004, l'Organisation nationale des victimes du terrorisme (ONVT) est loin de trouver son épilogue. La tenue, ce week-end, du deuxième congrès de l'organisation à Alger a remis en avant le grave litige opposant la secrétaire générale sortante, Mme Flici, et ses opposants du bureau national de l'ONVT. En effet, les tentatives de Fatma-Zohra Flici d'écarter ses opposants et de les faire taire, en leur interdisant l'accès à la salle des réunions de l'hôtel Riadh de Sidi Fredj, ont échoué. L'atmosphère était électrique dès 9h . Un renfort de la gendarmerie était dépêché tôt dans la matinée pour quadriller les lieux et empêcher les contestataires d'accéder à la salle de conférences de l'hôtel. Les organisateurs ne veulent rien laisser au hasard. Seules les personnes ayant des badges auront le droit d'accéder à l'intérieur de la salle. Prévus à 9h30, les travaux du congrès n'ont commencé que vers 10h30. Tout semblait préparé. La montée à la tribune de Mme Flici pour prononcer l'allocution d'ouverture des travaux de la rencontre confirme, pour les présents, la conviction que « le congrès était déjà ficelé ». Youyous et applaudissements, Fatma-Zohra Flici est accueillie chaleureusement par ses fidèles qui n'ont pas hésité à la plébisciter pour un second mandat avant même le début des travaux du congrès. « Tahia Flici » (vive Flici) lançaient les congressistes à chaque phrase prononcée par l'oratrice. Une motion de soutien à l'ancienne députée du RND a même été lue devant les congressistes. Et c'est la fête chez Fatma-Zohra Flici et ses proches. « C'est un message clair aux opposants », nous révèle un des organisateurs et proche de la secrétaire générale de l'ONVT. « Un simulacre de congrès », selon l'opposition Alors que Mme Flici persiste à minimiser l'ampleur de la crise qui secoue la maison des familles victimes de terrorisme, les opposants, eux, contestent la légitimité du congrès. Rencontrés à quelques mètres du lieu de la réunion, ils dénoncent les agissements de Mme Flici et menacent d'installer un bureau parallèle. Salima Ider, Loula Ghania, Yousfi Laïd et leurs collègues contestataires ne sont pas prêts d'accepter « le fait accompli que Mme Flici veut imposer ». « Elle est illégitime. Nous lui avons retiré la confiance lors du congrès extraordinaire que nous avons organisé en 2004 à Oran. Pour se maintenir à la tête de l'organisation, elle a fait appel à des personnes qui n'ont jamais été membres de l'organisation », déclarent les opposants. Ils l'accusent de surcroît de « détournement de fonds de l'organisation, de mauvaise gestion et la non-prise en charge des 150 000 familles des victimes ». En tout cas, indiquent-ils, Mme Flici doit « répondre devant la justice puisque deux plaintes sont déjà déposées contre elle ».