La salle de conférences de l'ex-INH de Boumerdès a vibré, hier, aux chants patriotiques des militants sahraouis, venus en très grand nombre participer à la 9e édition de l'université d'été de la RASD. Fidèles à leurs traditions, les hôtes de Boumerdès, parmi lesquels se trouvaient des dizaines de femmes et d'étudiants, sont reconnaissables de loin à travers les ruelles surplombant le front de mer. Les organisateurs font état de 440 participants, dont 34 sont issus des territoires occupés de Sakia El Hamra et Oued El Dahab. Contrairement aux éditions précédentes, cette année la cérémonie d'ouverture a été marquée par la présence de Brahim Ghali, président de la RASD et secrétaire général du Front Polisario. Dans son discours, ce dernier s'est montré très préoccupé par la question liée à la préservation des ressources de son pays. «Tout accord qui sera signé avec le Maroc concernant l'exploitation de nos ressources sera considéré comme nul, illégitime et contraire à la morale», a-t-il déclaré devant les cadres de la RASD et plusieurs personnalités de la scène nationale algérienne, dont des chefs de parti politique, des chercheurs et des diplomates. L'orateur a plaidé pour le «respect des décisions de la Cour de justice européenne qui a réitéré, le 16 juin dernier, et ce, pour la troisième fois, que le Maroc n'a aucune souveraineté sur le Sahara occidental et son espace maritime, et consacre la nécessité de son consentement pour tout accord applicable à son territoire et ses ressources naturelles». La CJUE a, en effet, exclu de «manière catégorique toute possibilité pour l'Union européenne d'inclure le Sahara occidental dans ses accords avec le royaume du Maroc, car une telle inclusion constituerait une violation grave et manifeste du droit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental et de son consentement». L'orateur dit avoir «enregistré avec satisfaction les décisions de la CJUE» qui interviennent, pour rappel, suite au recours introduit en mars 2014 par le Front Polisario contre l'accord de pêche signé entre l'UE et le Maroc et l'exploitation par ce dernier des ressources halieutiques relevant de l'espace maritime de la République sahraouie. L'accord en question étant arrivé à terme le 1er juillet dernier, le président de la RASD se dit «confiant en la justice européenne» qui va œuvrer pour qu'il ne soit pas renouvelé à l'avenir. «Nous sommes convaincus que la justice européenne, qui s'est distinguée par son indépendance et sa suprématie sur les autres pouvoirs, va continuer sur cette voie, donnera droit au peuple sahraoui et œuvrera pour la préservation de ses richesses jusqu'au recouvrement de son indépendance», a-t-il ajouté avant de dénoncer l'attitude de certains pays de l'UE qui, selon lui, «exercent des pressions sur la CJUE pour annuler ses décisions». Evoquant l'importance de l'université d'été, dont les travaux se dérouleront jusqu'au 15 août, M. Ghali a appelé les participants à en profiter «pour approfondir leurs connaissances afin de mieux comprendre les évolutions du monde et relever les défis de demain». L'hôte de Boumerdès est revenu longuement sur «les exactions de l'occupant et la répression dont ont été victimes des dizaines de militants de la cause sahraouie au niveau des territoires occupés». Malgré la difficulté de la tâche, le président de la RASD s'est dit «convaincu que son peuple va relever le défi et continuera le combat jusqu'au recouvrement de son indépendance». A noter enfin que plusieurs conférences seront animées au cours de cette manifestation par d'éminents chercheurs et spécialistes sur divers thèmes liés à la question sahraouie.