Nul ne peut déroger à la règle de l'offre et de la demande : à l'approche de l'Aïd - pas plus de trois semaines - les prix du mouton sur pied connaissent une ascension qui est loin d'être interrompue ! Six endroits répertoriés dans la périphérie de la grande ville de Blida : les communes de Beni Mered, Ouled Yaïche et Chiffa. Le mouton le plus accessible est à 18 000 DA après la première semaine de janvier pendant que le « vrai » mouton, capable d'emporter l'agrément de la famille, était proposé -avant marchandage - à 55 000 DA. Cet écart est expliqué par un des revendeurs comme le fruit de l'augmentation des prix de l'alimentation du bétail pendant que des éleveurs venus de Hassi Bahbah et ayant installé leur « commerce » à la sortie de Chiffa, sur la route de Médéa, avançaient la cherté de la vie et leurs incessantes vadrouilles à la recherche de pâturages sûrs. Il est loin le temps où des tribus pastorales se voyaient dicter leurs déplacements en fonction des besoins de leurs animaux. La transhumance, courante il n'y a pas si longtemps, se sédentarise de plus en plus selon des phénomènes liés à l'actualité - sécurité - et au confort de la sédentarisation. ABSENCE DE REGULATION Pour eux, la pluviométrie plus qu'acceptable ne peut influer positivement sur les prix à partir du moment où l'avoine, le son et l'orge atteignent des prix prohibitifs, 1200 DA le quintal à cause principalement de l'invasion acridienne sans que personne parmi les bergers approchés ait donné une description fiable de la catastrophe. Deux éleveurs de Blida, qualifiés de « petits » avec un maximum de 50 têtes chacun - 130 pour les deux - ne veulent pas vendre en cette période assez éloignée de la forte demande : « Nous ne pouvons espérer de profits capables de nous encourager à persévérer si nous “lâchons” aujourd'hui notre cheptel ! Il y aura un manque à gagner garanti de plus de 1500 DA par tête. » Les maquignons apparaissent et de grands espaces servant d'entrepôts provisoires commencent à voir le jour au centre même de Blida. Des chefs de famille se plaignent dès cette semaine de l'absence d'une régulation du marché par l'Etat afin de contrecarrer les velléités d'enrichissement rapide et se déclarent - pour l'instant - non concernés par l'achat, invoquant toutes sortes de raisons allant de la cherté du produit à la nécessité de la protection du cheptel ovin national.