Les habitants de Lamdjaz, un village perdu dans les profondeurs du relief hodnéen, situé à quelques encablures de M'sila, vivent le calvaire à cause du manque d'eau depuis déjà belle lurette et sont épuisés à force de quêter ce liquide précieux. Cette population s'approvisionnait auparavant d'une fontaine raccordée à partir de la commune d'El Euch, dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj (BBA), aussitôt bloquée par cette même commune au lendemain du passage de la contrée de Lemdjaz sous la tutelle de la wilaya de M'sila, en 1998. Les habitants, depuis cette date, s'approvisionnent par citernes qu'ils payent 600 DA l'une. Il nous a été donné de constater lors du passage du ministre des Transports, dernièrement, à la gare de Lemdjaz, que la situation des habitants n'a guère changé. Les citoyens n'en finissent pas de broyer du noir devant l'immobilisme inexpliqué des autorités de la wilaya qui ne font rien pour leur permettre un accès à l'eau potable. « L'autre problème qui se pose avec acuité aux parents d'élèves est le transport scolaire qui est presque inexistant », nous dira un parent d'élève. Les écoliers doivent ainsi parcourir quotidiennement 2 km à pied pour rejoindre la RN 45 où, au niveau d'un barrage fixe, les éléments de la gendarmerie se chargeront de les faire embarquer par les usagers de la RN 45 en partance vers M'sila. Poursuivre des études à Lamdjaz est synonyme de calvaire, a tonné un parent d'élève avant d'ajouter que rien n'est entrepris au niveau de la wilaya pour y remédier. Outre les problèmes de l'eau et du transport scolaire, éléments caractéristiques de l'enclavement de cette contrée, il y a également le manque d'électricité, car pas moins de 40 familles, nous dira un citoyen de Lemdjaz, ne sont pas raccordées au réseau électrique et se voient donc obligées de s'alimenter à partir du voisinage avec tous les dangers que cela comporte. L'avènement du train dans le village, à travers la liaison ferroviaire M'sila-BBA, constitue aux yeux des habitants de Lamdjaz en général, et des jeunes en particulier, le seul espoir pour cette contrée de sortir de la pauvreté, Lamdjaz devant constituer un point de passage important dans le tracé de la pénétrante reliant la rocade ferroviaire nord à celle des Hauts-Plateaux. Ceci devra engendrer un besoin en main-d'œuvre non négligeable pour le fonctionnement de la gare et ses dépendances.