Prévue pour hier, la 2e session de l'APW de Boumerdès n'a finalement pas eu lieu. Cette session a failli tourner au vinaigre à cause des désaccords qui minent sa composante hétéroclite. Ainsi, 23 sur les 43 élus de l'Assemblée ont boycotté la session en raison, écrivent-ils dans une déclaration, «de notre marginalisation et la gestion unilatérale du P/APW qui considère l'APW comme une entreprise privée». Les protestataires dénoncent également «le non-respect du règlement intérieur approuvé par l'assemblée». Après 2 heures de tractations dans le hall du siège de l'APW, les élus contestataires semblaient intraitables et ont refusé de revenir sur leur décision. Surpris, les partisans du P/APW, Azzedine Gana, ne s'attendaient guère à cette «sortie» de leurs collègues. Fait intrigant, les meneurs de ce mouvement sont du MPA, le parti dont est issu également le P/APW, élu pour rappel suite à une longue et âpre bataille de coulisses. Vers 11h, les élus (tous) accèdent à la salle de réunions. Le P/APW prend le micro et annonce le report de la session «pour absence de quorum». Un des élus contestataires réclame un point d'ordre et tente vainement de l'interrompre pour lire leur déclaration. Mais le P/APW et ses partisans quittent précipitamment la salle, provoquant une pagaille générale. La séance fut levée avant de commencer. L'assemblée, qui devait être un espace de débat et d'échange de vues pour la prise en charge des préoccupations des citoyens, s'est transformée en terrain de lutte de clans et d'intérêts mesquins. Dehors, chacun va de son commentaire et avance ses arguments. Le porte-parole des contestataires, Tabti Khalil (RND), reproche au P/APW de n'avoir pas respecté ses engagements, notamment ceux liés à la distribution des postes de l'exécutif. «Tout le monde sait que le P/APW a été élu grâce au jeu de coulisses et les alliances concoctées avec des élus du FFS, FLN et du front El Mostakbel. Son parti a obtenu 8 sièges, alors que le RND et le FLN en ont eu 9 chacun. Mais les 3 postes de vice-président et les 9 présidents de commissions ont tous été accordées à ses partisans. Pis, certains élus figurent dans 4 commissions alors que la loi exige qu'ils soient présents dans 2 commissions maximum. En sus de cela, certains partis ont bénéficié de bureaux au niveau du siège de l'APW. Ce qui n'est pas le cas pour le RND et l'ANR dont les élus ne trouvent pas où se réunir», ajoute-t-il. Les élus contestataires réclament une assemblée extraordinaire et le changement de composante de l'exécutif. Interrogé, le P/APW rejette les dires de ses adversaires du jour. « C'est regrettable ce qu'ils ont fait. Je n'ai exclu personne. Certains sont ingrats et courent derrière les postes et les privilèges et oublient que leur rôle est de contribuer au développement de la wilaya. Malgré cela, les portes du dialogue restent ouvertes. Et leur action n'honore ni leur fonction ni ne rend service à la population de notre wilaya.»