Les travaux de la deuxième session de l'APW de Boumerdès, programmée, hier, pour débattre des dossiers de la santé, du tourisme et de l'approbation du budget supplémentaire, n'a pas eu lieu en raison de son boycott par 25 de ses membres, qui reprochent au président de l'assemblée, selon un communiqué lu par un membre des contestataires et dont une copie nous a été remise, sa mauvaise gestion, sa prise unilatérale de décisions, l'anarchie et surtout la marginalisation de la majorité des membres de l'APW. La session, qui devait débuter à 9h30 n'a commencé que vers 11h45. Le P/APW, Azzedine Gana, du MPA, prend la parole pour annoncer le report de la session. C'est à ce moment-là qu'un élu, Belaïd Mourad, de l'ANR, demande la parole pour lire le communiqué en question, signé par 25 membres, dont des élus de l'ANR, du FLN, du RND, du MPA et du front El-Moustakbal. S'en sont suivis un brouhaha et une cacophonie. Le wali quitte la salle, sans prononcer un mot, suivi du P/APW et des membres de l'exécutif. L'élu poursuivra la lecture du communiqué devant ses collègues et la presse. Approché par Liberté, Belaïd Mourad nous a déclaré : "Nous, membres de l'APW, avons décidé de nous retirer et de boycotter la deuxième session ordinaire de l'APW programmée aujourd'hui pour les raisons suivantes : la marginalisation, la transformation de l'APW en une propriété privée par le P/APW, le non-respect et la non-application du règlement intérieur ce qui a conduit l'APW à la dérive." Des membres de l'APW qui ont boycotté la session, nous avons appris qu'à l'origine de leur colère : la programmation du dossier du tourisme sans l'approbation et la consultation, comme le stipule le règlement intérieur de l'APW, de la majorité des membres de la commission. Les contestataires reprochent au P/APW la pratique de la politique de deux poids, deux mesures, notamment quant à l'octroi des bureaux aux groupes d'élus des partis pour se réunir. "Chaque groupe de parti a droit à un bureau, selon la réglementation. Néanmoins, certains partis en ont bénéficié et d'autres non", nous dira Khalil Thabti, avocat et élu du RND. "Normalement, les membres de l'APW devraient se réunir 10 jours avant la tenue de la session, mais pour cette session, nous ne nous sommes pas réunis, on ne nous a pas consultés, on ne nous a pas remis les convocations, nous ne connaissions même pas la date de la tenue de la session", dénonce-t-il. Les 25 signataires du communiqué contre le P/APW se sont réunis pour décider des suites à donner à leur action. Selon certains d'entre eux, une assemblée extraordinaire sera programmée dans les jours à venir pour revendiquer de la considération et du respect de l'élu, l'application à la lettre du règlement intérieur de l'assemblée, ainsi que d'autres revendications entrant dans le cadre du respect mutuel, l'octroi des droits sans exclusion et l'application du principe de l'égalité entre les élus. Nasser Zerrouki