Les réseaux sociaux, comme Facebook, présentent des risques à la fois pour l'individu, qui y dévoile des pans entiers de sa vie privée, et la société du fait de la multiplication des messages de propagande, selon le panorama présenté jeudi dernier par des experts français en cybercriminalité. Au-delà des « menaces ordinaires », telles que les virus, spams ou failles de sécurité, les sites du web 2.0, qui permet aux utilisateurs d'interagir, abritent des « risques plus spécifiques », a expliqué François Paget, chercheur chez le spécialiste de la sécurité informatique McAfee. Il s'exprimait lors de la présentation du bilan 2008 du Club de la sécurité de l'information français (Clusif), qui regroupe plus de 600 membres. « La sphère privée s'amenuise de jour en jour, on dévoile des pans entiers de notre vie privée sans toujours réfléchir », a-t-il souligné, citant les risques de divulgation d'informations sensibles, de « mauvaises rencontres » ou encore la profusion de fausses identités (il existe par exemple 150 profils Carla Bruni sur Facebook). L'entreprise est elle aussi « vulnérable ». « En multipliant la communication non institutionnelle, les employés peuvent, volontairement ou non, diffuser des informations inappropriées, sensibles ou confidentielles », a estimé M. Paget. Des rumeurs et des campagnes de désinformation peuvent également se propager très rapidement, via des sites de partage de vidéo tels YouTube, et « engendrer des pertes financières conséquentes ». Ainsi, YouTube et Twitter, sites de mini-blogs, se sont retrouvés récemment au cœur du conflit israélo-palestinien. De même, le mouvement antimafia italien a réussi à rallier à sa cause des milliers d'utilisateurs de Facebook qui ont adhéré à des groupes, à la gloire de deux anciens chefs suprêmes de Cosa Nostra.