La quatrième édition de la fête annuelle de la culture et de l'histoire d'Irdjen s'est clôturée lundi 20 août, après une semaine d'intense activité traitant cette année du thème de la photographie. Dans une ville où l'animation estivale est réduite à sa plus simple expression, cette rencontre semble tomber à point nommé pour redynamiser l'action culturelle au niveau de cette paisible et charmante commune relevant de la daïra de Larbaâ Nath Irathen. Le choix de la photographie pour revivre la Kabylie d'antan via l'image n'est pas fortuit, selon Tahar Yami, initiateur de cet événement culturel qui gagne en maturité. «La pratique de la photographie est plus qu'une passion ou un métier, c'est un outil devenu compagnon de la vie quotidienne. Aujourd'hui, le développement de la téléphonie mobile avec les smartphones, la généralisation d'internet et les réseaux sociaux rendent la photographie accessible à tous». Le programme a mis l'accent sur deux aspects essentiels de la photographie : l'expression artistique et la préservation de la mémoire. Dr Belkacem Haouchine, expert-collectionneur, a consacré son exposé aux photographies de Kabylie au 19e siècle, notamment l'apport de la photo à la culture kabyle. Lynda Ouar, architecte, s'est intéressée à la protection et à la valorisation du patrimoine local. Photos de l'époque coloniale : Regards croisés est le thème d'un autre exposé présenté par Ali Feraoun et Si Ouali Aït Ahmed, ancien officier de l'ALN et secrétaire au PC de la Wilaya III historique. Volet expositions, le public qui a afflué à la bibliothèque municipale a pu découvrir des collections de photographies exceptionnelles sur la Kabylie d'autrefois, des photos de l'époque coloniale, photos anciennes des villes de Fort National et de Tizi Ouzou, des souvenirs de la JSK, une présentation des techniques et des différents appareils et autres matériels qui ont fait l'histoire de cet art. Parmi ces collections, celle de Germaine Laoust-Chantréaux, intitulée La vie féminine à Aït Hichem 1937-1939, et Jours de Kabylie, de Contrejean Aimé (appelé du contingent à Fort National de 1959 à 1961), présentant la vie des habitants de la région de l'ex-Fort National, ou encore ces photos anciennes en noir et blanc sauvées de la déperdition évidente par Omar Cheikh, Karim Ludes, Mohamed Attaf, Belkacem Haouchine, Mustapha Rafai (JSK) et Lynda Ouar. Dans un coin de la salle étaient exposés des portraits en hommage aux anciens photographes de la région : Mbarek Djehel, Rachid Hamiti, Idir Grib, Ferhat Serbouh, Kebbab Méziane et les défunts Ferhat Oumalou, Djouaher Bélaïd et Djouher Chabane. La semaine a été marquée également par la projection de deux films : Pour la liberté, une réalisation de 1982 par l'UNJA d'Irdjen, Joyeuse saga des Canaris : l'histoire de la JSK 1946-1996, de Abderrezak Larbi Chérif. Ce documentaire a été projeté en présence de l'actuel président de la JSK, Chérif Mellal, et d'anciens joueurs du club, dont Mustapha Rafaï, Mouloud Iboud et Ali Belahcène dit Tchipalo. A signaler l'organisation parfaite ayant marqué cette 4e édition, avec le concours de la direction locale de la culture, de la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, des associations Irjen Tura-Syine Sya, Tamurt n Irjen, les APC d'Irdjen et de Tizi Ouzou. L'objectif des élus d'Irdjen est de donner à cet événement annuel un ancrage local. Achour Leslous, premier responsable de la commune a déclaré : «Irdjen est une terre de culture qui a enfanté de nombreux hommes de culture et des chercheurs ayant œuvré pour la promotion de tamazight, à l'image de Laïmèche Ali et Lechani Mohand Saïd. Notre souhait est de pérenniser cette rencontre dédiée à la culture et à l'histoire, pour créer une émulsion au sein des villages avec l'adhésion des comités et des associations locales et agir ainsi ensemble pour l'intérêt des citoyens.»