Le coup d'envoi de la semaine culturelle d'Irdjen, qui s'étalera jusqu'au 20 août prochain, a été donné, avant-hier, jeudi au centre culturel du chef-lieu communal de cette localité, en présence de nombreux invités et habitants de la région, venus renouer, en cette première journée des festivités, avec la mémoire à travers, notamment, des expositions photographiques des plus exceptionnelles car ayant immortalisé d'importants chapitres de la vie quotidienne de la Kabylie et donc fortement contribué à la préservation de l'histoire de cette région. Lors de l'inauguration de cette semaine annuelle baptisée "Irdjen fête la culture et l'histoire", Tahar Yami, le fondateur de cet événement culturel, a tenu à rappeler qu'"avec le développement de la téléphonie et du numérique, la photographie est fortement banalisée mais sans toutefois lui faire perdre son importance dans l'art et la préservation de la mémoire individuelle ou collective". "Il s'agit d'un langage universel d'expressions larges et multiples, qui permet à la foi de transmettre des vérités, figer des instants, et transcrire et d'exprimer, en toute objectivité, pensées et des émotions ainsi que des vécus puis aussi de raviver nos mémoire", a-t-il souligné. Pour sa part, le président de l'APC d'Irdjen, Achour L., a mis l'accent sur la nécessité de multiplier ce genre de manifestations culturelles dans la localité, qui a été jusqu'à un passé récent un véritable désert culturel, et rappelé, par la même occasion, sa disponibilité à accompagner toute initiative visant à redonner un nouveau souffle à la culture. Les nombreux présents ont eu l'occasion de revisiter d'exceptionnelles collections de photographies anciennes telles que celle réalisée par Aimé Contejean intitulée "Jour de Kabylie", celle de Germaine Laoust Chantréaux réalisée durant les années 1937 à 1939 à Aït Hichem sous l'intitulé "Femmes de Kabylie au quotidien" et de nombreuses collections qui témoignent de différentes époques et des profondes transformations qu'a connue la Kabylie dans le temps. L'ouverture de cette manifestation a été également l'occasion d'honorer plusieurs anciens photographes de la région dont Ferhat Serbouh, Idir Grib, Mebarek Djehal Kebab Meziane et Djouaher Chabane et Belaïd ainsi que la mémoire de Ferhat Oumalou. Les festivités devraient se poursuivre durant toute la semaine à travers plusieurs conférences-débats, projections de films et documentaires dont celui réalisé par Arezki Larbi Cherif sur la JSK de 1946 à 1996. Samir LESLOUS