Le service de maternité est fermé depuis près de vingt ans, dans une structure qui accuse un déficit chronique en matériel et en personnel médical. L'ambulance mise à la disposition de la polyclinique par l'APC ne profite pas aux malades. Les habitants de Bekkouche Lakhdar ont été unanimes à évoquer leurs tracas quotidiens. Contrairement à d'autres communes, où on parlerait plutôt de l'état des routes, des problèmes de logement ou de chômage, c'est surtout la santé qui est ici pointée du doigt par plusieurs jeunes, qui affirment à ce propos : « La polyclinique accuse un déficit énorme sur tous les plans. Elle manque de matériel et de personnel mais ce que nous regrettons le plus c'est la fermeture, vers la fin des années 1980, du service de maternité, ce qui oblige aujourd'hui les femmes à se déplacer par leurs propres moyens à l'hôpital de Azzaba ». Etrange ! En pénétrant à l'intérieur de la structure on peut lire sur une pancarte : médecine générale, radiologie, laboratoire et … service de maternité. Seulement, et aux dires de certains employés, la plupart des services ne sont pas opérationnels. Pour ce qui est du laboratoire, il a été créé en 1995, mais n'est en service que depuis deux mois. « Nous travaillons avec un matériel dépassé et des méthodes archaïques ; l'état dégradé de la structure et l'absence de gaz de ville pour le réchauffage ne nous permettent pas de réaliser les analyses qui nécessitent une certaine température », a déclaré le responsable du laboratoire. Le service de maternité, qui a longtemps été sujet à polémique dans le milieu médical, et surtout au sein de la population, continue de susciter divers avis. « Il a été fermé deux ans après sa mise en service pour manque de personnel alors qu'il dispose d'un équipement tout neuf », expliquera une ancienne employée, qui ajoute : « Nous enregistrons en moyenne trente accouchements par mois. Les futures mamans, en plus d'être transférées vers l'hôpital de Azzaba, ne peuvent même pas profiter de l'ambulance qui a été gracieusement mise a notre disposition par l'APC, mais qui en réalité profite beaucoup plus aux employés de la commune qu'aux malades ». Contacté, l'adjoint du maire, Badredine Boukhdir, tentant de temporiser déclare : « la couverture sanitaire de la commune reste assez appréciable par rapport à d'autres localités, d'autant plus qu'on dispose de trois salles de soins. Nous prévoyons par ailleurs le recrutement d'un radiologue pour l'ouverture du service ». Le second point soulevé par les habitants concerne l'alimentation en eau potable qui, a priori, ne devrait constituer aucun problème pour la région puisque celle-ci est alimentée à partir du plus grand barrage de la wilaya, Zit Emba. Seulement, la réalité est tout autre ; pas plus tard que la semaine dernière, les habitants de la commune avaient été privés d'eau cinq jours durant. Une situation qui pénalise ces derniers, qui en témoignent : « En été, les coupures sont assez fréquentes. Aujourd'hui on nous explique que c'est à cause de travaux électriques que l'eau avait été coupée, chose que nous comprenons, mais ne devrait-on pas penser à avertir la population à l'avance ? » B. Boukhdir confirmera : « Effectivement plusieurs coupures sont enregistrées en été à cause de pompes défectueuse ; ces dernières ont été rénovées il y a six mois et il ne devrait désormais plus y avoir de problème d'eau. Il faut savoir aussi que les citoyens se sont habitués à avoir de l'eau quotidiennement et que de ce fait, ils ne prennent pas leurs précautions en cas de coupures ». L'adjoint du maire appuiera ses dires par la l'énumération de certains travaux d'AEP : « Nous avons rénové les réseaux des agglomérations de Sidi Saïd, Bekkouche Lakhdar centre, celui de Mekassa qui a également bénéficié de la réalisation d'un château d'eau d'une capacité de 500 m3 et prévoyons l'inscription d'un projet pour l'alimentation H24 de Bekkouche Lakhdar ». Les citoyens devront se contenter, pour le moment, des promesses faites par leurs élus en attendant mieux.