Pour ces pays, «ces tentatives d'affaiblir les autorités libyennes légitimes et d'entraver l'évolution du processus politique ne sont pas acceptables». Depuis plusieurs jours, la capitale libyenne Tripoli connaît des affrontements entre milices rivales. Affrontements qui ont fait au moins 39 morts et une centaine de blessés, pour la plupart des civils, en cinq jours dans les quartiers sud de la capitale, d'après un nouveau bilan du ministère de la Santé rendu public vendredi soir. Dans une déclaration conjointe rendue publique par le ministère français des Affaires étrangères par voie de communiqué, Londres, Paris, Rome et Washington ont dénoncé hier «l'escalade persistante de la violence» dans la capitale libyenne Tripoli, rapporte l'APS. Aussi, appellent-ils à un arrêt des combats. Les gouvernements de la France, des Etats-Unis, de l'Italie et du Royaume-Uni «condamnent fermement l'escalade persistante de la violence à Tripoli et dans ses alentours qui a fait de nombreuses victimes». Et de poursuivre : «Nous réaffirmons que le fait de prendre pour cible des civils et les attaques sans discrimination sont interdits par le droit international humanitaire.» «Ces tentatives d'affaiblir les autorités libyennes légitimes et d'entraver l'évolution du processus politique ne sont pas acceptables. Nous appelons instamment les groupes armés à mettre fin immédiatement à toute action militaire et mettons en garde ceux qui cherchent à compromettre la stabilité, à Tripoli ou ailleurs en Libye, qu'ils auront à répondre de ces actes», ont indiqué ces pays. Comme «nous réaffirmons notre soutien ferme et persistant au plan d'action des Nations unies, rappelé le 6 juin par le président du Conseil de sécurité et le 16 juillet par Ghassan Salamé, représentant spécial du secrétaire général. Nous appelons tous les acteurs à s'abstenir de tout acte qui porterait atteinte au cadre politique établi par la médiation menée par les Nations unies, auquel la communauté internationale est pleinement attachée», ont-ils indiqué. Des migrants et déplacés en danger Vendredi, l'Organisation internationale pour les migrants (OIM) a indiqué avoir répondu aux besoins humanitaires urgents de centaines Libyens déplacés et de migrants touchés par la violence, suite à des affrontements armés dans la capitale Tripoli. «Tôt lundi matin, de violents affrontements ont éclaté entre des groupes armés à Tripoli, provoquant le déplacement de civils et de migrants dans la zone touchée», a déclaré l'OIM lors d'un point de presse à Genève. Selon l'agence, malgré les contraintes de sécurité, le lendemain, l'OIM et les autorités libyennes ont pu transporter en toute sécurité 118 hommes, 22 femmes, 16 enfants, deux nourrissons et huit cas médicaux à l'aéroport de Mitiga, pour assurer leur retour au Mali en toute sécurité. Avant leur départ, les migrants ont reçu des articles non alimentaires et une assistance en matière de santé et de protection, dans le cadre de l'aide au retour volontaire de l'OIM. «Nous sommes en étroite coordination avec les autorités libyennes et nos homologues humanitaires pour nous assurer que l'assistance parvienne à tous ceux qui en ont besoin», a déclaré Othman Belbeisi, chef de mission de l'OIM en Libye. «Notre priorité est la sécurité et le bien-être des civils touchés par la violence.» Dans le cadre de sa réponse humanitaire, l'OIM a fourni des matelas, des couvertures et des kits d'hygiène aux familles libyennes déplacées, qui ont pu se réfugier dans une école de Tripoli. Pour des raisons de sécurité, une trentaine de migrants supplémentaires, dont le départ est également prévu, n'ont pas pu se rendre à l'aéroport. Par ailleurs, le ministère libyen de l'Intérieur a annoncé dans un communiqué, hier, la réouverture du principal poste-frontière avec la Tunisie, fermé depuis plus d'un mois et demi du côté libyen. Il a indiqué que la réouverture de Ras Jedir a été décidée «pour faciliter (le trafic) des voyageurs (…) libyens et tunisiens». Cette décision intervient quelques heures après la fermeture du seul aéroport en service à Tripoli en raison de violences. Dans le but de limiter la contrebande de marchandises, notamment du carburant, Tripoli a interdit le passage de vers la Tunisie avant de fermer le poste frontalier, il y a un mois et demi, pour protester contre l'agression de voyageurs libyens, selon un responsable local libyen. Ces dernières années, la région a connu des tensions à maintes reprises en raison de la fermeture de Ras Jedir côté libyen.