La cour criminelle a statué, hier, sur une affaire d'homicide volontaire dont la genèse remonte au mois de novembre 2003 et a eu pour théâtre la localité de Tafraoui. Selon l'arrêt de renvoi, les accusés, B. Nourredine, B. Segheir et B. Rachid, ont planifié, la nuit du 28 au 29 novembre 2003, un guet-apens pour assassiner S. Abdellah. Ils ont escaladé le mur d'enceinte de l'habitation de leur tante, B. Fatiha, où la victime avait l'habitude de s'y rendre. Les trois inculpés armés de couteaux ont enfermé la maîtresse des lieux dans l'une des pièces de la maison en la menaçant de mort. Ils ont, par la suite, attendu l'arrivée de leur victime. Les mis en cause se sont acharnés sur S. Abdellah à coups de couteau et de bâton après avoir bloqué toutes les issues pour l'empêcher de prendre la fuite. La victime a succombé sur les lieux à deux graves blessures au niveau du crâne. Leur besogne accomplie, le trio d'assaillants a enfermé sa victime dans la cuisine, gisant dans une mare de sang, et mis en garde sa tante en lui promettant le même sort si elle les dénonçait. Malgré les menaces, cette dernière a avisé les éléments de la gendarmerie nationale qui ont aussitôt appréhendé les accusés. Une perquisition dans leur domicile a permis de mettre la main sur les armes blanches utilisées dans ce crime crapuleux, encore maculées du sang de la victime. Hier, lors du procès, les trois inculpés qui se sont relayés à la barre ont argué le fait qu'ils aient eu l'intention de donner une correction à la victime pour laver l'honneur de la famille qui avait été bafoué par leur tante. Appelée à la barre, B. Fatiha a insisté sur le fait que les accusés s'étaient introduits nuitamment dans son domicile dans l'intention de tuer. Le représentant du ministère public a conclu en requérant une peine à perpétuité pour chacun d'eux. Les avocats de la défense ont demandé la disqualification du chef d'accusation d'homicide volontaire en coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Au terme des délibérations, la cour a condamné chacun des accusés à une peine de 15 années de réclusion criminelle.