Les années scolaires dans la wilaya de Boumerdès se suivent et se ressemblent. Il y a quatre ans, le secteur de l'éducation a bénéficié d'un programme de 114 nouvelles infrastructures, dont 80 écoles primaires, 20 CEM et 14 lycées, pour réduire le déficit accumulé en la matière. Néanmoins, plus d'une centaine de projets ne sont pas encore lancés. Cette année encore, des milliers d'élèves vont évoluer dans des classes surchargées ou roulantes tandis que d'autres seront contraints de faire un parcours du combattant pour rallier leurs écoles. Le cycle primaire connaît un déficit de 40 écoles environ. Mais ce sont les habitants des nouvelles cités qui devraient pâtir le plus de ce problème tant redouté. C'est le cas des résidents de la cité des 1200 logements à Bordj Menaiel dont les projets de deux écoles primaires et de CEM prévus près du site, ne sont pas encore sortis du sol malgré les promesses des autorités de les réaliser dans un temps record. Idem à la cité des 600 logements des Issers où une école primaire, achevée en 2016, risque de ne pas ouvrir ses portes après-demain pour absence d'accès. Les enfants de la cité vont étudier encore dans des classes en préfabriqué au niveau d'un site de chalets éradiqué à 80%. Aussi, l'état de certaines écoles laisse à désirer. En mars dernier, un rapport établi par l'inspecteur général de la wilaya a fait état de 83 écoles qui ont des portes et les vitres des fenêtres cassées, ajoutant que 57 autres n'ont pas de clôture, 132 ont des sanitaires insalubres et 97 présentent des infiltrations d'eau. Selon le rapport, 47 écoles ne sont pas raccordées ou alimentées en eau potable et 197 autres ne sont pas alimentées en gaz naturel. La connexion internet, elle, est inexistante dans la quasi-totalité des écoles du palier. Qu'a-t-on fait pour remédier à ces insuffisances qui entravent la scolarité des potaches ? Il y a quelques jours on a appris que plus d'une centaine d'opérations de réhabilitation prévues dans les écoles n'ont pas été lancées. La commune de Naciria a bénéficié de 15 millions de dinars pour aménager 6 écoles, mais les chantiers n'ont pas encore démarré. Dans le cycle moyen, la situation n'est pas meilleure. Ce palier connaît un déficit d'une quinzaine d'établissements. Que ce soit à Si Mustapha, Chabet El Ameur, Ouled Moussa, Khemis El Khechna, Boudouaou ou Hammadi, de nombreux collégiens vont suivre les cours dans des annexes de lycées, d'écoles primaires ou de CFPA. Même situation dans le secondaire qui, bien qu'il sera renforcé par deux nouveaux lycées, la pression sera grande notamment à Zemmouri où des centaines d'élèves vont évoluer encore dans des salles en préfabriqué. Le projet de lycée inscrit au profit de cette localité n'est pas encore entamé tandis que ceux prévus à Khemis El Khechna, Hammadi, Boudouaou et Boudouaou El Bahri patinent depuis 2014. Outre le déficit en places pédagogiques, pas moins de 230 écoles primaires de la wilaya sont dépourvues de cantines. Aussi, 44 CEM ne sont pas dotés de demi-pensions et de nombreux lycées n'ont ni stade ni salle de sport. Six projets de cantines dont deux datent de 2003 ainsi que plusieurs salles de sport attendent d'être réalisés depuis 2003 dans des établissements relevant des communes de Chabet El Ameur, Thénia, Khemis El Khechna, etc. En dépit de ces carences, le wali s'est voulu rassurant, soulignant que des sorties inopinées seront effectuées sur les chantiers afin de les livrer dans les semaines ou les mois à venir.