La sous-secrétaire générale pour les affaires humanitaires et coordinatrice adjointe des secours d'urgence, Ursula Mueller, a indiqué hier que 5,2 millions de Maliens ont besoin d'assistance humanitaire, selon l'APS, exprimant sa vive préoccupation quant au manque de financement pour la prise en charge des besoins croissants. Ils étaient en 2017 à la même période 3,8 millions. En visite de quatre jours au Mali, la sous-secrétaire générale pour les affaires humanitaires a affirmé, dans un communiqué au terme de sa mission, que «la situation humanitaire s'est considérablement détériorée en raison du conflit, de l'augmentation des affrontements intercommunautaires dans le nord et le centre du pays et du déficit pluviométrique enregistré à l'échelle nationale en 2017». Et d'observer : «Le nombre de personnes étant dans le besoin a atteint un niveau record jamais égalé depuis 2012.» De janvier à ce jour, le nombre de personnes déplacées internes aurait doublé, pour atteindre 75 000 personnes dans les zones touchées par les conflits intercommunautaires et les attentats terroristes, principalement dans le Nord et le Centre, a souligné le même communiqué. Le document a révélé aussi que les niveaux d'insécurité alimentaire sont les plus élevés depuis des années. Au total, 4,6 millions de personnes seraient en insécurité alimentaire pendant la période des soudures, qui s'étale de mai à août. Plus de 274 000 personnes seraient à risque de malnutrition aiguë sévère, a fait savoir le communiqué, alertant que la situation nutritionnelle et alimentaire risque de se détériorer davantage. La sous-secrétaire générale s'est rendue, durant sa mission, à Bankass, dans la région de Mopti. Dans cette localité, elle a eu des échanges avec des personnes récemment déplacées à la suite des affrontements intercommunautaires. Plus de 1400 personnes déplacées étaient installées dans des sites informels ou avec des familles d'accueil dans cette zone. «Les personnes déplacées que j'ai rencontrées à Bankass m'ont dit que leurs besoins les plus urgents sont les vivres, la sécurité, la protection et la paix», a soutenu Mme Mueller. Concernant le financement des besoins humanitaires, la représentante de l'Organisation des Nations unies a affirmé que le Mali connaît une tendance à la baisse ces dernières années, alors que le nombre de personnes dans le besoin ne cesse d'augmenter. Le plan d'aide humanitaire de 2018 destiné au Mali n'a reçu que 106 millions de dollars (soit 32% des 330 millions de dollars nécessaires pour aider 2,9 millions de personnes). Tout en remerciant les pays donateurs qui ont contribué au financement des opérations humanitaires, la sous-secrétaire générale a lancé un appel pour davantage de fonds afin de permettre de fournir «une réponse humanitaire opportune, suffisante et efficiente aux personnes dans le besoin».