La sous-secrétaire générale aux affaires humanitaires et coordonnatrice adjointe des secours d'urgence des Nations unies, Ursula Mueller, a appelé, mardi soir, à N'Djamena à des financements urgents pour résoudre les crises humanitaires et la protection de 4,4 millions de personnes vulnérables au Tchad, y compris des réfugiés, des retournés et des personnes déplacées internes, ainsi que leurs communautés hôtes, ont rapporté, hier, les médias locaux. "Il est inacceptable que ces hommes, ces femmes et ces enfants qui ont tout perdu, leur maison, leurs biens, leurs moyens d'existence, et bien souvent des membres de leur famille, continuent de vivre dans la peur et l'incertitude. Ils ont besoin de solutions durables. Ils ont besoin d'appui pour retrouver une vie digne et indépendante", a-t-elle insisté. La crise du bassin du lac Tchad affecte près de 500 000 personnes dans cette région, y compris 137 000 personnes déplacées qui sont particulièrement vulnérables. La fermeture de la frontière avec le Nigeria depuis le début de la crise en 2015 et l'application continue de mesures d'urgence ont également affecté les moyens d'existence des populations locales, dans un contexte de faible développement régional, exerçant ainsi leur vulnérabilité. Il est essentiel de renforcer les moyens d'existence de ces communautés, qui sont les premières à fournir une assistance à ceux fuyant la violence et l'insécurité. La crise dans la région du lac Tchad se déroule dans un contexte plus large de crises alimentaire et nutritionnelle récurrentes et de pauvreté dans tout le pays sahélien. Au niveau national, près de 4 millions de personnes ont besoin d'une aide alimentaire d'urgence, tandis que plus de 200 000 enfants de moins de 5 ans risquent de mourir de malnutrition aiguë. Le financement des opérations n'a pas suivi l'augmentation des besoins, particulièrement dans les régions affectées par les déplacements forcés et l'insécurité alimentaire au sud et à l'est du Tchad. Pour 2018, le Tchad a besoin de 544 millions de dollars pour répondre aux besoins de 1,9 million de personnes les plus vulnérables dans le pays. Jusqu'à présent, seulement 3,7 millions des fonds requis ont été reçus. R. I./Agences