Après une diminution du nombre de cas de choléra, un travail de recherche opérationnelle sur l'épidémie de choléra circonscrite dans la wilaya de Blida sera lancé par l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA) en collaboration avec le réseau des Instituts Pasteur et l'Institut national de santé publique (INSP). Ce travail d'investigation consiste, selon le Pr Zoubir Harat, le directeur général de l'IPA, à identifier dans un premier temps toutes les sources de contamination, notamment les points d'eau (les sources, les fontaines, les puits, etc.), analyser la souche bactérienne responsable de cette épidémie et la comparer à celle qui a sévi il y a 22 ans, afin d'établir éventuellement l'origine de la contamination qui demeure inconnue et voir s'il y a eu des mutations pour mieux comprendre quels facteurs ont pu favoriser la transmission du choléra qui est directement liée à l'environnement. «Une feuille de route sera mise en place pour mener à bien ce travail qui nécessite des moyens spécifiques tels que de réactifs spéciaux et autres moyens pour les examens nécessaires», nous confie le Pr Harat tout en se félicitant de la baisse du nombre de cas d'hospitalisation. Il a tenu à rappeler que le choléra est une maladie hydrique et les résultats des analyses des 30 points d'eau prélevés dans la wilaya de Blida et sa périphérie ont montré que 71% sont impropres à la consommation et le vibrion cholérique a été retrouvé dans la source Sidi El Kebir, dans la wilaya de Tipasa, et «il y a certainement d'autres sources contaminées puisque des germes fécaux ont été retrouvés», a-t-il noté. Et de préciser : «Notre objectif était de stopper la contamination et l'épidémie est actuellement circonscrite au niveau de la wilaya de Blida.» Par ailleurs, dans un communiqué de presse, hier, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière faisant un point de la situation signale que le nombre des cas suspects de choléra hospitalisés a diminué «sensiblement ces derniers temps avec une moyenne de six cas par jour», et de souligner que le suivi épidémiologique quotidien des cas de choléra montre que l'épidémie reste circonscrite dans la wilaya de Blida. Le ministère précis que «seulement 10 malades restent hospitalisés à l'EPH Boufarik et tous les autres ont été déclarés sortant après guérison. Le dispositif de veille sanitaire mis en place par le ministère depuis le début de l'épidémie demeure en vigueur jusqu'à l'extinction de celle-ci» et les équipes de santé restent déployées sur le terrain jusqu'à l'identification de la source de contamination, assure le ministère de la Santé.