Les déformations génitales natales ne sont pas un handicap, leur traitement en bas âge est plus que recommandé. Des naissances de sexe masculin et féminin sont quotidiennement enregistrées, mais sur 2000 nouveau-nés, un bébé arrive au monde bisexué. C'est la loi de la nature dans toute sa grandeur. Plus de cent soixante cas de nouveau-nés présentant des ambiguïtés sexuelles dues à des anomalies chromosomiques orphelines ont été traitées avec brio au niveau du CHU d'Oran. « Nous avons même procédé à des sectionnements de quelques parties génitales malformées », a affirmé le Dr Oulsim, chirurgien au niveau du service de la chirurgie infantile de l'hôpital. Ce n'est ni de la chirurgie esthétique ni de la transformation génitale car il s'agit tout simplement d'opérer des interventions chirurgicales pour remettre en place ce que la nature n'a pas donné correctement, ajoute le spécialiste lors d'une rencontre, jeudi, au Palais de la culture. L'intervenant fera remarquer qu'il s'intéresse au sujet depuis une vingtaine d'années. Selon lui, le premier cas qu'il a eu à traiter s'appelle Tahar qui est aujourd'hui âgé de 26 ans. Le Dr Ouslim brosse un tableau à l'assistance tout ouie. « Au début, tout le monde donnait Tahar pour une fille. Après une série d'analyses et de suivi, il s'est avéré que le petit patient en question est de sexe masculin. » Le cas de ce dernier n'est pas unique. Plusieurs autres ont été révélés par le Dr Oulsim, rappelant que le dernier porteur de malformation génitale a été traité mercredi dernier. Maladies génétiques orphelines Un autre cas, celui d'un enfant donné pour une fille a été rétabli dans sa biologie naturelle. Seulement, dans tous ces cas, les familles ont osé briser le mur du silence et lever les tabous qui continuent de ronger certains parents culpabilisés. « L'heure de casser ces interdits est arrivée », a lancé directement le Dr Oulsim qui a animé une conférence sous l'égide de l'association de la protection et l'assistance aux enfants atteints de maladies génétiques orphelines. Sur ce plan, le Dr Ouslim a appelé de tous ses vœux à orienter les malades au niveau des services spécialisés. Un constat amer, cependant, concerne la procédure de prise en charge qui se heurte à un nombre de contraintes confuses dues essentiellement aux retards des bilans et autres analyses. Cet état de fait n'est pas sans apporter un coup dur à la durée de la thérapie qui doit être recommandée selon ses étapes à suivre avant de prendre des mesures décisives. L'orateur ne manquera pas de soulever les retards accusés lors des étapes concernant les analyses hormonales ainsi que les bilans des caryotypes. Cette série d'analyses, qui est déterminante, permet la conclusion sur la dernière décision à prendre, c'est-à-dire « transformer le sujet au sexe masculin ou vice versa. » A côté de ces extrêmes, il reste à convaincre la réticence parentale devant ce type de maladie sur la nécessité de procéder à une intervention chirurgicale. Transformer le sujet demeure très difficile car inacceptable par la société algérienne. C'est pourquoi le Dr Ouslim estime impératif que l'orientation du patient doit se faire durant les trois premières années de l'enfant sexuellement malformé.