Conservés au Muséum national d'histoire naturelle (MNHN) à Paris et objet d'une demande officielle de récupération de l'Etat algérien, un travail législatif serait, selon une source officielle, en préparation afin de restituer les crânes des résistants algériens. En effet, saisi en juillet dernier par la députée d'origine algérienne Fadila Khattabi, le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères a rappelé, dans sa réponse, que le 7 décembre 2017, lors du Comité intergouvernemental de haut niveau, présidé par les Premiers ministres des deux pays, la France et l'Algérie se sont accordés «sur la nécessité de mettre en place une commission chargée d'identifier ces restes et de faire évoluer le cadre juridique français sur la question de la domanialité publique qui fait que ces crânes deviennent inaliénables, insaisissables et imprescriptibles». Suite à une demande officielle établie fin 2017, un processus a été mis en place afin de lever la contrainte législative et aussi d'identifier ces restes. Ce ministère a annoncé qu'un premier rendez-vous de travail est prévu en amont de la prochaine rencontre des deux ministres des Affaires étrangères à l'occasion du Comité mixte économique franco-algérien (Comefa), qui doit se réunir cet automne. Rappelons que la découverte de ces crânes revient à l'historien et anthropologue algérien Ali Farid Belkadi, qui avait précisé que 70 crânes appartenant aux résistants de Zaâtcha (Biskra), décapités à la fin du siège de l'oasis par les soldats du corps expéditionnaire français, sont exposés au musée de Paris. Le ministère des Moudjahidine a déclaré que 31 crânes de chouhada ont été identifiés. Il avait fait également part de la présence globale de plus de 500 crânes et ossements provenant de toutes les régions d'Algérie, dont notamment Khenchela, Oran, Batna, Skikda, El Kala et Alger.