L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) affirme avoir porté secours à deux groupes de plusieurs centaines de migrants ouest-africains en plein désert, dans le nord du Niger, près de la frontière algérienne. L'annonce a été publiée sur la page Facebook de l'organisation, qui affirme que 439 rescapés, répartis en deux groupes, ont été secourus dans le désert, à Assamaka, localité nigérienne frontalière de l'Algérie, où ils étaient arrivés «à pied», précise l'OIM. Tout d'abord, un premier groupe de 347 migrants de 13 pays ouest-africains ont été secourus par une équipe de recherche et de sauvetage de l'agence onusienne, le 3 septembre, puis se sont 92 autres migrants, arrivés le lendemain dans la même zone, qui ont également été pris en charge par les secours. L'OIM assure toutefois qu'ils sont hébergés dans son centre de transit d'Arlit (nord du Niger) et que ceux qui le souhaitent seront acheminés dans leur pays d'origine. L'agence onusienne ne précise pas d'où venaient les migrants secourus. La question est d'autant plus sensible que l'Algérie a été pointée du doigt cette année et accusée d'abandonner les migrants à sa frontière, dans le désert nigérien. Une accusation portée par l'Organisation internationale pour les migrations. Par ailleurs, le Haut-Commissariat aux droits de l'homme (HCDH) de l'ONU avait appelé Alger «à cesser les expulsions collectives de migrants». Des accusations rejetées en bloc par le gouvernement algérien. S'il reconnaissait des expulsions, le ministère des Affaires étrangères avait assuré que «des mesures de reconduite à la frontière d'un certain nombre de migrants illégaux avaient été décidées et mises en œuvre en veillant au strict respect de la dignité et des droits humains des personnes concernées et en étroite concertation avec les Etats dont elles sont ressortissantes». Une position battue en brèche par les témoignages recueillis sur place par les organisations internationales auprès de migrants expulsés et qui affirment que les expulsions sont collectives et faites sans discernement. Selon les statistiques européennes, environ 90% des migrants d'Afrique de l'Ouest traversent le Niger pour rejoindre principalement la Libye puis l'Europe.